Kenya: nouvelle razzia mortelle sur du bétail dans le nord

Quatre personnes ont été tuées et douze grièvement blessées lundi lors d'une razzia sur le bétail menée dans le nord du Kenya, sur le territoire de la commune de Baragoi, où une embuscade tendue par des voleurs de bétail avait déjà coûté la vie à 42 policiers en novembre, a annoncé mardi une source policière.

"Le raid a été mené par des bergers Turkana qui ont volé du bétail; nous pensons que certains ont été blessés", a déclaré un responsable local de la police à Baragoi ayant requis l'anonymat.

"Quatre personnes ont été tuées et douze autres blessées au cours du raid, toutes par balles", a-t-il précisé, ajoutant que la police avait récupéré une partie des quelque 200 chèvres emportées par les voleurs.

Le chef de la police dans la province de la Vallée du Rift, John Mbijiwe, a confirmé l'attaque à l'AFP, sans vouloir donner de détails dans l'immédiat: "il y a eu une attaque, une enquête est en cours", a-t-il simplement déclaré.

Cette attaque est survenue malgré un fort contingent policier déployé sur le territoire de Baragoi après l'embuscade tendue par des voleurs de bétail qu'ils poursuivaient, qui a coûté la vie à 42 policiers en novembre.

Baragoi est située dans le nord aride et reculé du Kenya, une zone où les vols de bétail et règlements de compte entre communautés nomades rivales font chaque année des dizaines de morts.

La dissémination clandestine de plus en plus importante d'armes à feu, la raréfaction des points d'eau et des zones de pâturage, qui exacerbent les conflits entre éleveurs, et enfin le sous-équipement flagrant des forces locales de police, y expliquent la dégradation de la sécurité, selon les experts.

La police kényane a été récemment accusée à plusieurs reprises d'inefficacité, particulièrement après son incapacité à mettre fin, entre mi-août et mi-septembre, à des tueries entre communautés rivales qui avaient fait plus de 100 morts - dont des policiers - dans la région du delta de la rivière Tana dans le sud-est du pays.

Cette inefficacité suscite l'inquiétude, à l'approche des élections générales prévues en mars.Le précédent scrutin en décembre 2007 avait été marqué par les pires violences de l'histoire du Kenya indépendant, faisant au moins un millier de morts et plus de 600.000 déplacés.