Abidjan devient samedi la capitale de la musique africaine: la métropole ivoirienne accueille les "Kora Awards", le plus grand rendez-vous musical du continent, qui récompense les meilleurs artistes du moment.
Jusqu'à la dernière minute, artistes et techniciens s'affairaient pour ce "show" de deux heures, créé en Afrique du Sud en 1994, exporté en 2010 au Burkina Faso et dont la Côte d'Ivoire accueille la 12e édition.
L'équivalent africain des "Grammy Awards", qui a vu par le passé la participation de l'ex-président sud-africain Nelson Mandela et du "roi de la pop" Michael Jackson, mais a connu des difficultés et des années de léthargie, doit être retransmis par des télévisions à travers l'Afrique.
Si des artistes de toutes les régions du continent seront récompensés - près d'une trentaine de trophées sont annoncés - l'attraction sera un Américain, le chanteur de R&B Chris Brown.
Coqueluche des jeunes filles, connu autant pour ses pas de danse virtuoses que pour ses amours tumultueuses avec la chanteuse Rihanna, le rappeur américain sera la star samedi soir, avant de donner dimanche au grand stade d'Abidjan un concert "pour la paix en Afrique" avec des artistes africains, dont le duo nigérian P-Square, vainqueur des derniers "Kora" à Ouagadougou.
Pour la Côte d'Ivoire, qui s'efforce de tourner la page de la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011 aux quelque 3.000 morts, la tenue des "Kora Awards" à Abidjan est une marque de la normalisation tant vantée par le gouvernement du président Alassane Ouattara.
Cette "très belle fête" doit permettre d'"accompagner les Ivoiriens" sur le chemin de la "paix", de la "démocratie" et du "développement", expliquait récemment Ernest Adjovi, prospère homme d'affaires béninois et médiatique patron des "Kora".
Le prix des places fait "scandale"
Le gouvernement, qui a mis la main à la poche pour l'occasion, se réjouit que cette cérémonie contribue à "la réconciliation et à la renaissance ivoiriennes", indique à l'AFP le ministère de la Culture.
Mais ce grand raout n'a pas échappé à la polémique, ni à la politique.
Le prix des places en a fait s'étrangler plus d'un: un million de francs CFA (1.500 euros) dans la salle du grand hôtel qui abrite la cérémonie, et 50.000 FCFA (75 euros) sur le parvis à l'extérieur, où une autre scène est installée.
"Scandale", a tonné le journal du parti de l'ex-président Laurent Gbagbo, "Notre Voie".Ces prix, inaccessibles au commun des habitants d'un pays très appauvri par une décennie de tourmente, "ne sont rien moins que des injures lancées (au) visage" des Ivoiriens en ces fêtes de fin d'année, tempêtait cette semaine ce quotidien d'opposition.
Peut-être Patience Dabany, la "mama" de la musique africaine, arrivera-t-elle à calmer les esprits.L'ex-Première dame du Gabon et mère de l'actuel chef de l'Etat Ali Bongo doit être couronnée pour l'ensemble de sa carrière.
Le coeur d'Abidjan battra surtout pour Magic System, quatuor ivoirien à succès qui, dans la catégorie reine du meilleur groupe africain, bataillera notamment avec Toofan (Togo) et Malaika (Afrique du Sud).
Quant à Chris Brown, il brigue le titre de meilleur artiste masculin de la diaspora américaine.Côté diaspora européenne, le groupe français Sexion d'Assaut est sur les rangs.Le premier tube de ces rappeurs, intitulé "Désolé", a beaucoup fait danser en Côte d'Ivoire, où il a même été détourné pour les meetings de la dernière élection présidentielle.
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