Les ouvriers agricoles sud-africains sont de nouveau appelés à la grève à partir de mercredi pour réclamer que leur salaire journalier soit plus que doublé à 13 euros, reprise d'un conflit social qui a affecté essentiellement la région viticole du Cap occidental, faisant deux morts l'an dernier.
"Les ouvriers ont dit qu'ils reprenaient la grève jusqu'à ce que les employeurs s'assoient à la table de négociation", a déclaré le secrétaire régional de la confédération syndicale Cosatu, Tony Ehrenreich.
Le premier acte s'est joué début novembre, lorsque les ouvriers ont exigé que leur salaire minimum, actuellement de 70 rands/jour (6 euros), soit augmenté à 150 rands (13 euros).
Des violences ont éclaté, deux personnes sont mortes dans des affrontements entre police et manifestants, tandis que des vignobles, du matériel agricole et des entrepôts ont été incendiés et que de nombreuses routes ont été fermées.
Le mouvement, qui concerne aussi les exploitations de fruits et légumes, n'a pas abouti, mais s'est mis en veille pendant la période des fêtes, pour reprendre ce mercredi.
Janvier est la haute saison pour les producteurs de fruits, notamment de raisin de table, qui redoutent que la grève n'obère gravement la commercialisation de leurs produits.
"Ca arrive au mauvais moment, à l'approche des vendanges", a également déclaré Su Birch, une responsable patronale du secteur viticole.
La Cosatu a appelé les consommateurs à boycotter les produits obtenus par "du travail d'esclave".
"Nous sommes dans une situation où les ouvriers agissent hors des consignes de leurs leaders et sans l'avis des syndicats, parce que seulement 6% d'entre eux sont syndiqués", a mis en garde Tony Ehrenreich, dans une référence directe à la crise minière de 2012, qui a fait quelque 60 morts dont 34 mineurs tués par la police à Marikana (nord) en août.
"L'action des mineurs risque d'être complètement incontrôlée, parce qu'ils ne sont pas structurés.C'est Marikana, et c'est ce qui arrive au Cap occidental", a-t-il ajouté.
Le gouvernement a refusé jusqu'à présent d'intervenir, arguant du fait que la loi prévoit que le salaire minimum ne peut être relevé qu'une fois par an, et que la dernière augmentation datait de mars 2012.
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