L'armée malienne, appuyée par les troupes françaises, a repris vendredi sa progression, contrôlant à nouveau la ville de Konna (centre) face aux groupes islamistes, qui ont revendiqué la prise d'otages massive en Algérie, au bilan toujours incertain.
En Algérie, les pays dont des ressortissants ont été pris en otage avec des centaines d'employés locaux sur un site gazier dans le Sahara redoutaient vendredi un bilan très lourd de l'assaut lancé par Alger contre un commando islamiste venu de la Libye voisine.
L'agence de presse algérienne APS avait annoncé jeudi soir la fin de l'opération, mais d'après Londres, "l'incident terroriste en Algérie est toujours en cours".
Les preneurs d'otage, qui seraient venus de Libye, avaient affirmé agir en représailles de l'intervention française au Mali, dans un communiqué.
Cette opération avait éclipsé jeudi la situation sur le terrain au Mali, où la France poursuit ses frappes aériennes contre les groupes islamistes, accompagnées d'un engagement au sol toujours plus important.
Plus de 1.400 soldats français sont ainsi déjà présents au Mali, un chiffre qui devrait prochainement atteindre 2.500 hommes, selon Paris.
Vendredi, l'armée malienne a affirmé avoir repris la veille "le contrôle total" de Konna (centre), une localité sur la route de Bamako, tombée le 10 janvier aux mains des combattants islamistes, ce qui avait précipité l'intervention française au Mali.
"Nous avons repris le contrôle total de la localité de Konna, après avoir fait subir de lourdes pertes à l'ennemi", a assuré l'armée malienne dans un bref communiqué.
L'information a été confirmée par une source de sécurité régionale et par des habitants de la zone joints par l'AFP, une zone qui reste inaaccessible à des observateurs indépendants.
Des combats avaient opposé mercredi, puis dans la nuit de mercredi à jeudi des soldats maliens, appuyés par des militaires français, à des islamistes armés près de Konna.
Nouvelles frappes françaises
Et il a fallu de nouvelles frappes aériennes françaises, jeudi, pour que les soldats maliens puissent entrer dans la ville, selon une source de sécurité.
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait reconnu le 15 janvier que Konna, à 700 km au nord-est de Bamako, n'avait pas encore été reprise par l'armée malienne, contrairement à ses affirmations.
"L'armée est à une vingtaine de kilomètres de Konna, les islamistes ne sont pas partis de Konna, ils sont dans la périphérie" de la localité, avait expliqué le 15 janvier un habitant qui avait fui la ville, joint par l'AFP.
"Après les frappes, qui ont ont surtout visé la sortie sud de Konna, l'armée n'est pas entrée dans Konna.Les islamistes sont sortis pour se cacher dans les environs.Mais ils viennent souvent se ravitailler en nourriture à Konna", avait-il ajouté.
Un porte-parole d'Ansar Dine (défenseurs de l'islam), Aboul Habib Sidi Mohamed, avait affirmé mardi que les jihadistes contrôlaient toujours Konna.
La chute de Konna lors d'une offensive surprise des combattants islamistes le 10 janvier, alors que le front entre armée malienne et groupes jihadistes était gelé depuis des mois, avait déclenché l'intervention de la France, qui redoutait une percée vers Bamako (sud) des jihadistes, d'abord par des frappes aériennes, puis avec un engagement au sol.
A Bamako, les premiers éléments de la force d'intervention ouest-africaine (Misma), qui doit chasser les groupes armés qui occupent une grande partie du Mali depuis neuf mois, une centaine de Togolais et de Nigérians, sont arrivés jeudi soir à Bamako.
Quelque 2.000 membres de cette force, dirigée par un général nigérian, Shehu Abdulkadir, doivent être déployés au Mali d'ici le 26 janvier.
Huit pays ouest-africains - Nigeria, Togo, Bénin, Sénégal, Niger, Guinée, Ghana et Burkina Faso - plus le Tchad ont annoncé leur contribution à la Misma.Au total, ce seront quelque 5.300 soldats du continent africain qui seront déployés au Mali, pour prendre à terme le relais de l'armée française.
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se réunit samedi à Ajidjan pour un sommet extraordinaire consacré au Mali.La France a annoncé vendredi que le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, y participera.
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