L'armée malienne accusée d'exactions, premiers "mouvements" de la force africaine

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BAMAKO (AFP) - (AFP)

La France a annoncé mercredi que des soldats de la force africaine avaient commencé à se diriger vers le centre du Mali, et appelé à la vigilance alors que des accusations d'exactions contre des soldats maliens se multiplient.

"Il y a déjà des forces qui sont arrivées à Bamako.Un certain nombre de forces ont déjà commencé à monter vers des villes intermédiaires (centre)", a déclaré le chef de la diplomatie française Laurent Fabius.

Le ministre n'a précisé ni la nationalité des troupes en mouvement, ni les villes vers lesquelles elles se dirigent, ni enfin le nombre de militaires concernés par son annonce.

 A Bamako, une source au ministère malien de la Défense a précisé à l'AFP que "160 soldats du Burkina Faso sont arrivés à Markala (270 km au nord de Bamako) pour prendre la relève des Français" qui y tiennent un pont stratégique sur le fleuve Niger.

Selon cette source, "ils sont déjà installés, ils pourront ensuite aller à Niono et à Diabali", deux localités situées plus au nord, dont l'une, Diabali, a été récemment reprise aux islamistes par les armées française et malienne."Après les Français, les Africains sont sur le terrain", a-t-elle ajouté.

Jusqu'à présent, l'armée française est la seule armée étrangère à être engagée dans la lutte contre les groupes islamistes armés qui contrôlent le nord du Mali depuis l'été dernier.Elle agit avec le concours d'unités de l'armée malienne.

Treize jours après le début de l'intervention française qui a donné un coup d'arrêt à la progression des islamistes vers le Sud, la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) a accusé mercredi des soldats de l'armée malienne d'avoir perpétré "une série d'exécutions sommaires", dans le centre du Mali et réclamé la création "immédiate" d'une commission d'enquête indépendante.

Au moins 11 personnes ont été exécutées à Sévaré (650 km au nord-est de Bamako), dans le camp militaire de l'armée malienne, près de la gare routière et près de l'hôpital, a détaillé l'ONG.

Ces exactions visent particulièrement les communautés arabe et touareg, majoritaires au sein des groupes islamistes armés.

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a appelé mercredi l'encadrement de l'armée malienne à être "extrêmement vigilant" envers les risques d'exactions.

"Les Touareg, nos amis"

Lors d'une audition à l'Assemblée nationale, M. Fabius a ajouté qu'il avait évoqué ces questions avec le Premier ministre malien Diango Cissoko, mercredi au téléphone, et que le président malien Dioncounda Traore allait à nouveau adresser une mise en garde aux troupes maliennes en fin de semaine.

Les Touareg "sont nos amis", "sauf ceux qui se sont laissés embrigader par des groupes terroristes que nous condamnons totalement", a ajouté le ministre.

Le chef d'état-major de l'armée malienne a promis mardi que "tout soldat qui commettra des exactions contre des population civiles sera immédiatement ramené du terrain et jugé par un tribunal militaire", mettent en particulier en garde contre des atteintes visant les "peaux blanches", Arabes et Touareg au Mali.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui avait salué l'intervention "courageuse" de la France au Mali, avait aussi fait part mardi de ses craintes concernant l'impact de l'opération sur les civils et les droits de l'homme.

A Paris, le chef de la diplomatie française a aussi affirmé que tous les soutiens internationaux supplémentaires à la guerre au Mali seraient "les très bienvenus".L'intervention a coûté en treize jours environ 30 millions d'euros, selon Paris.

Certaines interrogations ont commencé à poindre sur un isolement de la France: si elle a engrangé le soutien quasi unanime de la communauté internationale et des appuis en matière de logistique, aucun pays occidental ne s'est engagé à participer à la guerre sur le terrain.

Plus de 2.300 soldats français sont déjà déployés au Mali, nombre qui va rapidement augmenter, d'autant que Paris bénéficie depuis lundi de l'aide des Etats-Unis qui transportent troupes et équipements français, depuis la France vers l'Afrique de l'ouest.

A Washington, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a d'ailleurs plaidé mercredi pour renforcer le soutien de Washington à la lutte contre les groupes islamistes armés au Mali, comparant la menace d'Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) à celle de Ben Laden et du 11-Septembre.

"Les gens me disent tout le temps, Aqmi n'a pas attaqué les Etats-Unis.Oui mais avant le 11 septembre 2001, nous n'avions pas été attaqués sur notre territoire depuis, je crois la guerre de 1812 et Pearl Harbor", a-t-elle expliqué lors d'une audition très médiatisée au Sénat.

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