Rwanda: le gouvernement dément toute implication dans de récents meurtres

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KIGALI (AFP)

Le gouvernement rwandais n'est en rien mêlé aux récents meurtres d'un journaliste et d'un politicien d'opposition au Rwanda, a affirmé samedi à l'AFP le procureur général Martin Ngoga, rejetant tout lien avec l'élection présidentielle qui aura lieu lundi dans le pays.

"Quel est l'intérêt du gouvernement à mener de telles attaques contre des politiciens d'opposition?Je pense qu'ils (l'opposition, ndlr) en sont les principaux bénéficiaires.Le gouvernement n'est pas derrière ces attaques", a déclaré M. Ngoga.

Mi-juillet, le corps quasi-décapité du vice-président du Parti démocratique vert, André Kagwa Rwisereka, avait été retrouvé dans un marais près de Butare (sud).

Ce meurtre a été "scandaleusement mal interprété", selon le procureur Ngoga, rappelant que l'enquête se poursuit.

"Cet homme a été victime d'un crime (...), les premiers éléments dont nous disposons indiquent que cela n'a rien à voir avec le fait qu'il était un politicien", a-t-il assuré.

Des suspects seront également bientôt jugés dans le meurtre du journaliste Jean Léonard Rugambage, tué par balles le 24 juin à Kigali, selon le procureur général.

Le journaliste était "accusé d'avoir tué un directeur de banque pendant le génocide" de 1994 et a été emprisonné trois ans pour cela, a expliqué M. Ngoga.

"La personne que nous détenons actuellement est un frère de la victime de Rugambage" qui aurait agi par vengeance, selon le procureur.

"Je ne sais pas pourquoi certains suggèrent que l'Etat est impliqué, alors même que le résultat des enquêtes est connu", a-t-il souligné.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et l'Union européenne (UE) avaient demandé "une enquête complète" sur les meurtres de MM.Rwisereka et Rugambage.

Le journaliste avait été tué peu après avoir publié un article accusant les autorités rwandaises d'être responsables de la tentative de meurtre le 19 juin à Johannesburg du général Faustin Kayumba Nyamwasa, ancien chef d'état-major en exil en Afrique du sud.

M. Ngoga a réaffirmé à ce propos que le Rwanda n'est en rien mêlé à cette tentative d'assassinat, qui, selon lui, a "au contraire compliqué" la demande extradition du général Kayumba par Kigali.

Les signes de tension se sont multipliés à l'approche de la présidentielle, avec une "hausse de l'insécurité" et "un nombre croissant de menaces et d'agressions et d'actes de harcèlement" envers l'opposition, selon Human Rights Watch (HRW).

Au pouvoir depuis qu'il a mis fin au génocide de 1994 contre les Tutsi, M. Kagame fait face pour ce scrutin à trois candidats l'ayant soutenu lors de la première présidentielle de 2003.

Deux candidats de l'opposition ont été empêchés de se présenter: Bernard Ntaganda est sous les verrous, et Victoire Ingabire sous contrôle judiciaire, tous deux accusés notamment de négation du génocide.

"Il n'y a pas de tactique pour empêcher ou retarder" la candidature de Mme Ingabire, a assuré à ce propos M. Ngoga.

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