La France est "prête à examiner" la demande formulée par le président tchadien Idriss Deby Itno, qui a réclamé une contrepartie financière pour le maintien de son opération militaire Epervier, a annoncé mercredi le porte-parole du ministère de la Défense, Laurent Teisseire.
"Si les souhaits (du président Deby) nous étaient confirmés officiellement dans le cadre de la relation bilatérale, bien évidemment nous serions prêts à les examiner", a déclaré M. Teisseire à l'AFP.
"L'objectif de la France n'est pas de quitter le Tchad mais d'y avoir un pôle de coopération opérationel", a-t-il cependant souligné.
La France, a poursuivi M. Teisseire, "a bien pris note des propos du président Deby qui sont nouveaux" et examinera ses demandes comme elle "examine toujours les demandes des pays qui accueillent" des forces françaises.
D'une manière générale, a encore noté le porte-parole du ministère de la Défense, la France ne maintient une présence militaires dans certains pays que "parce qu'ils le souhaitent et à leur demande".
Interrogé sur la demande plus particulière d'une "contrepartie financière", M. Teisseire a estimé que "la question (pour Paris) est d'abord de comprendre quelles sont les attentes du président Deby".
"Le soutien sanitaire et logistique est au coeur de l'accord de 1976", a-t-il également observé, interrogé sur les griefs formulés par le président tchadien qui reprochait au dispositif Epervier de se limiter à "quelques soins donnés aux malades et un appui logistique".
Toutefois, selon M. Teisseire, Paris souhaiterait que le "pôle de coopération" qui serait maintenu au Tchad ait également "une dimension régionale".
"La présence française au Tchad évoluerait pour assurer une triple mission: coopération avec le Tchad, cadre d'appui à la coopération régionale et point d'appui pour aider nos ressortissants", a-t-il expliqué.
La présence des forces françaises en Afrique, a précisé le porte-parole, serait ainsi remodelée autour de "deux bases opérationnelles avancées", Libreville et Djibouti, et des pôles de coopération, au Sénégal et au Tchad.
Cette réorganisation accompagne la renégociation des accords de défense de la France avec ses partenaires africains voulue par le président Nicolas Sarkozy.Ainsi, à la demande du Sénégal, Paris fermera les bases militaires françaises dans ce pays.
Le président tchadien a remis en cause mercredi, à l'occasion du 50ème anniversaire de l'indépendance de son pays, l'opération Epervier.
Celle-ci avait été déclenchée en 1986 après le franchissement du 16ème parallèle par les forces armées libyennes qui soutenaient le leader Goukouni Oueddei, renversé par Hissène Habré.
La France compte actuellement 950 hommes et 3 Mirage 2000 engagés dans cette opération nationale.
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