Hollande au Maroc doit gérer à distance le scandale Cahuzac

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RABAT (AFP) - (AFP)

Le président François Hollande s'exprime jeudi devant le Parlement marocain à Rabat au second jour d'une visite dans le royaume, sous la pression croissante du scandale de la mise en examen de l'ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac pour fraude fiscale. 

Mercredi à Casablanca, M. Hollande a soigneusement évité le sujet, alors que les aveux de son ancien ministre sur un compte bancaire secret à l'étranger ont provoqué un tsunami politique à Paris.

Pas un mot, y compris devant la communauté française de la ville, auprès de laquelle il s'est même permis quelques plaisanteries sur la météo pluvieuse.

Mais les ministres qui l'accompagnaient ne cachaient pas leur inquiétude sur ce scandale qui éclabousse l'exécutif tout entier.

Le chef de l'Etat tiendra une conférence de presse en fin de journée à Rabat, et il aura bien du mal cette fois à esquiver le sujet.

Son Premier ministre Jean-Marc Ayrault a essuyé mercredi le feu roulant des questions de l'opposition, qui demande des comptes.

Avant de quitter Paris, M. Hollande a voulu déminer le terrain en annonçant une série de mesures pour garantir une "exemplarité totale" des responsables publics, mais elles ont été jugées largement insuffisantes par la droite.

Il a eu beau assurer que son ancien ministre n'avait "bénéficié d'aucune protection de l'Etat", ce sont désormais les soupçons de mensonge de l'exécutif qui se propagent, une situation qui affaiblit encore un peu plus un président en chute libre dans les sondages après seulement dix mois de mandat.

Jeudi, le quotidien français Le Monde a en outre révélé qu'un proche de François Hollande, trésorier de sa campagne présidentielle, était actionnaire de sociétés offshore aux îles Caïmans.

Avant de quitter Casablanca, le président français s'est rendu jeudi matin avec sa compagne Valérie Trierweiler à la Grande mosquée Hassan II, présentée comme l'édifice religieux le plus haut du monde avec son minaret de 200 mètres.

A Rabat, à une centaine de kilomètres de là, une journée marathon l'attend: outre son intervention devant le Parlement et sa conférence de presse, il doit s'entretenir avec le chef du gouvernement islamiste Abdelilah Benkirane, intervenir devant des chefs d'entreprises, dialoguer avec des étudiants puis des personnalités de la société civile.

Après la signature mercredi d'une trentaine d'accords et de contrats bilatéraux, pour un montant de 300 millions d'euros, en particulier dans le domaine des transports, M. Hollande devrait de nouveau exhorter les chefs d'entreprises à investir au Maroc, alors que la France a perdu en 2012 sa place de premier fournisseur.

Il devrait également promouvoir le concept de "colocalisation industrielle", dont il a loué mercredi la capacité à créer "un courant d'échanges favorable à l'emploi en France".

Devant le Parlement, M. Hollande doit adresser "un message de confiance" à son premier partenaire au Maghreb, en lui proposant "un partenariat dynamique".

"Il utilisera cette tribune pour s'exprimer sur les grands sujets de l'heure" (Syrie, Mali, processus de paix au Proche-Orient...), a précisé son entourage.

M. Hollande a exprimé sa satisfaction mercredi au sujet du soutien du roi à l'intervention française au Mali et l'a félicité pour avoir réussi à "anticiper les Printemps arabes".

Lors de sa rencontre avec les représentants de la société civile, M. Hollande est attendu sur les droits de l'Homme, comme l'y ont exhorté les ONG Human Rights Watch et Reporters sans frontières.

Mercredi, le président français a salué "la transition démocratique engagée au Maroc qui s'accélère avec l'adoption de la nouvelle Constitution", tout en reconnaissant qu'"il y a encore, comme pour toute démocratie, des imperfections, des progrès, des améliorations".

Lors du dîner officiel mercredi, Mohammed VI a de son côté loué la "relation féconde" entre les deux pays, et "l'engagement constant" de la France auprès du Maroc.

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