Des heurts ont éclaté jeudi à Conakry entre partisans de l'opposition et forces de l'ordre, selon un journaliste de l'AFP auquel des opposants ont affirmé avoir été empêchés de se rassembler pour marcher contre la décision d'organiser des élections législatives le 30 juin.
Les heurts ont eu lieu dans des quartiers de la banlieue de la capitale réputés favorables à l'opposition: Cosa, Bambéto et Matoto, mais aussi à Gbessia (près de l'aéroport) où les opposants avaient appelé leurs partisans à se rassembler pour le début de la marche avant de se rendre près du centre-ville.
Les premiers opposants arrivés à Gbessia ont été dispersés à l'aide de gaz lacrymogènes et de matraques par des gendarmes et des membres d'une unité d'élite de la police.D'autres partisans de l'opposition qui tentaient de rallier Gbessia depuis les autres quartiers ont également été empêchés de progresser.
Le porte-parole des opposants, Aboubacar Sylla, a affirmé à l'AFP que des dirigeants de l'opposition ayant formé un convoi de véhicules avaient été "bloqués" alors qu'ils se rendaient sur le lieu de rassemblement.
"Nous sommes en ce moment bloqués par un dispositif énorme de policiers et de gendarmes" et "nos militants ont été dispersés", a dit M. Sylla.
Il a précisé que parmi les responsables présents figurait le chef de file de l'opposition Cellou Dalein Diallo.
Un responsable de la police, le colonel Ansoumane Camara, a expliqué à des journalistes que l'itinéraire annoncé par les opposants n'avait pas été autorisé: "L'itinéraire autorisé par le gouvernorat de la ville de Conakry, c'est ailleurs et non ici.(...) Nous avons reçu ordre de faire respecter la loi et la discipline".
Dans un communiqué lu tard mercredi soir à la télévision nationale, le gouvernement a indiqué que le gouverneur de Conakry avait autorisé la marche mais sur un itinéraire exclusivement en banlieue, sur un axe différent.
Dans les quartiers favorables à l'opposition, la circulation était au ralenti à la mi-journée, les stations-service et les écoles étaient fermées.Dans le centre-ville, administration et banques fonctionnaient normalement.
L'opposition a appelé à cette marche pour protester contre la tenue de législatives le 30 juin, estimant que cette date a été décrétée de manière "unilatérale" par le président Alpha Condé.
Le gouvernement a affirmé qu'il garantirait "les libertés démocratiques, notamment les libertés d'opinion, d'expression et de manifestation", mais ne tolérerait "aucun acte de violence d'où qu'il vienne".
Saïd Djinnit, représentant de l'ONU en Afrique de l'Ouest, désigné "facilitateur international" pour le dialogue politique en Guinée, a exhorté les Guinéens "à la retenue" et à faire en sorte "que les manifestations prévues ce jour se déroulent de manière pacifique".
Selon son bureau basé à Dakar, M. Djinnit a séjourné du 15 au 17 avril à Conakry où il a eu plusieurs entretiens dans le cadre de sa mission, et il doit s'y rendre "en début de semaine prochaine pour poursuivre ses consultations".
Les dernières manifestations de l'opposition, fin février et début mars, avaient dégénéré à Conakry, faisant au moins neuf morts, dont un policier, et quelque 200 blessés.
De lundi à mercredi, une quinzaine de personnes ont été blessées dans des mainfestations contre les coupures de courant à Conakry.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.