Un chef de la tribu des Dinka dans la région d'Abyei revendiquée à la fois par le Soudan et le Sud-Soudan, a été tué samedi au cours d'une embuscade tendue par des membres de la tribu rivale des Misseriya, qui a également fait un mort et deux blessés parmi les Casques bleus de l'ONU, ont annoncé les chefs de tribus et l'ONU.
"Aujourd'hui le chef de la tribu des Dinka, Kual Deng Majok, a été tué (...) dans la région d'Abyei après avoir été attaqué par la tribu des Misseriya" (arabes nordistes), a indiqué à l'AFP un responsable des Dinka ayant requis l'anonymat.
L'ONU a pour sa part annoncé qu'un Casque bleu éthiopien avait été tué et deux autres blessés dans l'embuscade tendue contre le convoi dans lequel avait pris place Majok.
Un chef des Misseriya a confirmé la mort de Majok, en précisant qu'il avait été tué par des tirs alors qu'il se rendait vers le nord en provenance d'Abyei, accompagné de Casques bleus de la Force de maintien de la paix à Abyei (Fisnua), seule autorité de la région.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a "fermement condamné" l'attaque, et appelé à prévenir toute escalade entre les deux tribus rivales.
La mort du chef tribal risque d'attiser les tensions dans cette région dominée par les Dinka.Abyei, une zone de la taille du Liban, a été ravagée par plusieurs épisodes guerriers et est l'une des questions les plus sensibles et potentiellement explosives parmi celles qui empoisonnent les relations entre Khartoum et Juba depuis l'indépendance du Soudan du Sud, proclamée en juillet 2011.
L'accord de paix inter-soudanais signé en 2005, qui a mis fin à plusieurs décennies de guerres civiles et débouché sur la partition du Soudan, prévoyait que les populations d'Abyei se prononcent par référendum sur leur avenir en janvier 2011.
La consultation n'a pas eu lieu, Khartoum réclamant que figurent dans le corps électoral les Misseriya, tribu arabe semi-nomade que la transhumance mène chaque année à Abyei pour y faire paître ses vastes troupeaux.
Cette proposition a été refusée par Juba et la majorité des habitants sédentaires d'Abyei, membres de la communauté Dinka Ngok, dont est issu l'essentiel des autorités sud-soudanaises, et favorables à un rattachement au Soudan du Sud.
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