Un chef d'Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) a appelé à attaquer les intérêts français "partout dans le monde", dans une vidéo mise en ligne mardi.
Dénonçant "la croisade menée par la France contre les musulmans" et "l'occupation par la France d'une terre de l'islam" en référence au Mali, Abou Obeida Youssef Al-Annabi, chef du Conseil des notables d'Aqmi, appelle les musulmans à "la mobilisation" et au "jihad" (guerre sainte).
Dans ce message daté du 25 avril, il exhorte "les musulmans dans le monde entier" à "attaquer les intérêts français partout, car depuis le premier jour de l'agression, ils sont devenus des cibles légitimes".
Il faisait référence à l'intervention militaire de la France au Mali lancée en janvier.
La France "prend au sérieux" ces menaces, a réagi François Hollande. "La question de la menace qui est rappelée par Aqmi, nous la prenons au sérieux", a affirmé le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse à l'Elysée au côté du président polonais Bronislaw Komorowski.Il a souligné que malgré les pertes "considérables" infligées à cette organisation au Mali, "la menace terroriste n'a pas disparu".
"Nous avons infligé des pertes considérables à Aqmi par l'intervention au Mali, mais les réseaux d'Aqmi existent en dehors du Mali", a-t-il ajouté, "nous considérons donc qu'il nous faut poursuivre, et l'intervention au Mali pendant le temps nécessaire, - même s'il y a une réduction de notre présence -, et maintenir une vigilance autour du Mali pour continuer à lutter contre le terrorisme".
"Mais nous avons aussi à protéger nos installations", a enchaîné le chef de l'Etat, "et c'est ce que j'ai donné comme instruction pour que nous ne puissions pas être victimes de je ne sais quelle opération d'Aqmi".
"Je rappelle, sans avoir d'ailleurs de lien à établir, qu'il y a eu un attentat contre nos intérêts à Tripoli donc la menace terroriste n'a pas disparu", a-t-il encore affirmé."Et c'est pourquoi nous voulons qu'elle puisse être conjurée par l'ensemble des Européens".
François Hollande a aussi rappelé que se tiendra le 15 mai à Bruxelles une réunion "très importante" sur le Mali (une conférence des donateurs, ndlr) et que d'autre part, un conseil européen sera dédié aux questions de défense à la fin de l'année.
Le 23 avril, l'ambassade de France en Libye avait été visée par un attentat, dans lequel deux gendarmes français avaient été blessés.La France n'a reçu à ce jour aucune revendication.
La France a commencé le retrait de ses quelque 4.500 soldats engagés au Mali et le passage de relais aux contingents de la Misma (Mission internationale de soutien au Mali), composée de 6.300 hommes.
Elle a toutefois annoncé qu'un millier de ses soldats resteraient au Mali au-delà de 2013, pour soutenir en cas de besoin les forces de l'ONU appelées à remplacer la Misma.
L'opération lancée par la France a permis la reprise des principales villes du nord du Mali, occupées depuis l'an dernier par des groupes islamistes liés à Al-Qaïda.
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