Darfour: des déplacés vivent dans des conditions "terribles"

Des déplacés du Darfour ayant fui récemment leurs foyers dans cette région de l'ouest du Soudan en proie aux violences vivent dans des conditions "terribles", a indiqué jeudi un expert de l'ONU appelant à une aide immédiate pour éviter un "désastre humanitaire". 

Mashood Baderin, expert indépendant de l'ONU sur les droits de l'Homme au Soudan, s'est rendu au camp de déplacés à Otash, dans la province du Darfour-Sud, à l'occasion d'une nouvelle mission dans le pays.

"Les conditions difficiles qu'affrontent les gens dans le camp, les femmes et les enfants en particulier, sont terribles", a-t-il dit au cours d'une conférence de presse à Khartoum.

"Les tentes sont inadéquates et la plupart des déplacés ont eu recours à des matériaux trouvés sur place pour se construire un abri de fortune".

Ils ont besoin d'"aide et d'une attention immédiates pour que soit évité un désastre humanitaire" à l'approche de la saison des pluies, a souligné M. Baderin.

Plus de 4.500 personnes récemment déplacées sont arrivées à Otash au cours de ces dernières six semaines, a-t-il signalé.

D'autres camps proches de Nyala,  chef-lieu du Darfour-Sud, ont également connu de nouveaux afflux en raison d'une recrudescence de violences tribales et des affrontements entre forces gouvernementales et rebelles.

Au Darfour, où le soulèvement en 2003 de tribus noires contre le pouvoir central de Khartoum, dominé par les Arabes, a plongé la région dans la guerre civile, les violences ont diminué mais la criminalité règne et de récents combats ont poussé 300.000 personnes à la fuite cette année selon l'ONU.