L'armée mauritanienne a déjoué in extremis mercredi un attentat contre une caserne de Néma (sud-est), neutralisant un kamikaze qui fonçait vers le bâtiment au volant d'une voiture bourrée d'explosifs, action qui porte la marque d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Peu après minuit, un véhicule tout terrain a refusé de s'arrêter malgré des tirs de sommation de l'armée au moment où il fonçait contre la caserne principale de la ville de Néma, à 1.200 km de Nouakchott dans le sud-est de la Mauritanie, près de la frontière malienne, selon une source militaire.
Les soldats ont alors tiré sur le véhicule provoquant "une très forte explosion" du 4X4 qui était bourré d'explosifs, selon cette source.
"Il a foncé vers la caserne, ignorant les tirs de sommation des militaires, mais fort heureusement les tirs ont fini par l'empêcher d'avancer et il a dû faire exploser sa charge à l'entrée de la caserne à un moment où il n'y avait que trois hommes en faction", a-t-elle précisé à l'AFP.
Le kamikaze a été tué et les trois soldats "légèrement blessés" par la déflagration qui a endommagé le portail de la caserne, ainsi que les maisons et commerces voisins.
Le véhicule portait une immatriculation malienne, a-t-on indiqué de même source, et le conducteur était "déchiqueté, presque non-identifiable, mais il était de teint clair".
Un second véhicule qui aurait été aperçu dans Néma un peu plus tôt en compagnie de la voiture qui a explosé, était recherché par les forces de l'ordre qui ont bouclé le quartier où se situe la caserne et ouvert une enquête, selon des sources locales interrogées par l'AFP.
L'armée a été placée en état d'alerte dans tout le pays, particulièrement dans les "zones de contact" avec Aqmi, limitrophes du Mali où l'oganisation dispose de plusieurs bases.
Mardi, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz avait rencontré les responsables de l'armée pour les inciter à la vigilance et leur promettre de donner à l'armée les moyens nécessaires à sa mission pour faire face aux risques d'actions terroristes, selon des sources sécuritaires concordantes.
Cette tentative d'attentat suicide survient un peu plus d'un mois après une offensive militaire menée par l'armée mauritanienne contre des bases d'Aqmi au Mali qui avaient pour but, selon Nouakchott, de déjouer une attaque programmée par la branche maghrébine d'Al-Qaïda contre une caserne mauritanienne.
L'un des raids de cette offensive avait été mené le 22 juillet conjointement avec l'armée française pour, selon Paris, tenter de retrouver un otage français, Michel Germaneau, 78 ans.Sept djihadistes avaient été tués.Aqmi avait revendiqué trois jours plus tard l'exécution de l'otage, tué selon l'organisation pour "venger" la mort de ses membres lors de ce raid.
Après l'Algérie, la Mauritanie est l'un des pays les plus touchés par les activités d'Aqmi qui opère dans une immense zone désertique située aux confins de l'Algérie, de la Mauritanie, du Mali et du Niger.
Le dernier attentat suicide en Mauritanie s'était produit en août 2009 à Nouakchott à proximité de l'ambassade de France.
Le 29 novembre 2009, trois humanitaires espagnols, Alicia Gamez, Albert Vilalta et Roque Pascual, avaient été enlevés sur la route reliant Nouakchott à Nouadhibou (nord de la Mauritanie) puis remis à Aqmi dans le nord du Mali.
Alicia Gamez a été libérée en mars et les deux hommes lundi après la libération de leur ravisseur, un Malien surnommé "Omar le Sahraoui", qui avait été condamné par la justice mauritanienne à 12 ans de prison assortis de travaux forcés, accusé d'avoir agi comme "mercenaire" pour le compte d'Aqmi qui l'avait payé pour enlever les Espagnols.
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