Tunisie: appels à un nouveau gouvernement après une embuscade

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Tunis (AFP)

Les appels à la formation d'un nouveau gouvernement en Tunisie se sont multipliés mardi après la mort de huit militaires dans une embuscade prêtée à des "terroristes" qui a aggravé la crise provoquée par l'assassinat d'un député d'opposition.

Le puissant syndicat UGTT, qui a organisé en février et la semaine dernière deux grèves générales d'une journée ayant paralysé le pays, a réclamé, sans fixer d'ultimatum, la formation d'un nouveau gouvernement. 

"L'UGTT appelle à la dissolution du gouvernement et à la composition d'un gouvernement de compétences formé par une personnalité consensuelle", a déclaré à l'antenne de la radio Mosaïque FM, le secrétaire-général adjoint du syndicat, Sami Tahri.

Le parti Ettakatol, formation laïque de centre-gauche alliée aux islamistes d'Ennahda au pouvoir, a demandé de son côté mardi la création d'un gouvernement d'union nationale mais là aussi, aucun ultimatum n'a été fixé et le parti n'a pas menacé de quitter le cabinet actuel.

"Nous appelons tous les partis et organisations à assumer leurs responsabilités devant les Tunisiens et à former un gouvernement d'union nationale", a indiqué Ettakatol.

Ces appels sont lancés alors que le Premier ministre Ali Larayedh a rejeté les appels d'une coalition hétéroclite d'opposition de dissoudre son gouvernement ainsi que l'Assemblée nationale constituante (ANC) après l'assassinat jeudi attribué à la mouvance jihadiste du député d'opposition Mohamed Brahmi.Il a néanmoins appelé à la tenue d'élections le 17 décembre prochain, assurant que la Constitution serait adoptée d'ici là.

Ils interviennent aussi alors que la Tunisie observe un deuil national de trois jours après que huit militaires ont été sauvagement tués au mont Chaambi, zone montagneuse dans l'ouest du pays, à la frontière algérienne, où un groupe armé lié à Al-Qaïda est pourchassé sans succès depuis décembre.

Cette attaque est la plus grave depuis la révolution de janvier 2011 qui a été suivie par un essor de la nébuleuse islamiste armée.

Selon les témoignages de militaires recueillis par l'AFP et des médias tunisiens, le groupe de soldats est tombé dans une embuscade lundi après-midi.Certains ont été égorgés et mutiliés et les armes de l'unité volées.

Puis, trois autres militaires ont été blessés par l'explosion d'un engin artisanal au passage de leur véhicule au moment où ils se rendaient sur les lieux de l'attaque.

Cette embuscade a déclenché des manifestations de colère dans la ville voisine de Kasserine où un local du parti Ennahda a été saccagé.Un nouvel appel à manifester a été lancé pour 21H00 locale mardi (20H00 GMT) après la rupture du jeûne du Ramadan.

Selon des sources sécuritaires et des médias tunisiens, le président Moncef Marzouki doit participer mardi à une cérémonie en hommage aux soldats.

A Tunis, quelques milliers de manifestants ont de nouveau manifesté une large partie de la nuit devant l'ANC mais aucun heurt n'a été signalé contrairement aux nuits précédentes.

Ces manifestations nocturnes quotidiennes ont lieu à l'appel d'une soixantaine de députés et d'un front de l'extrême gauche réclamant la dissolution de l'Assemblée depuis l'assassinat de Mohamed Brahmi jeudi, le deuxième du genre depuis le début de l'année et la mort de Chokri Belaïd le 6 février qui avait entraîné la chute d'un premier gouvernement dirigé par Ennahda.

Pour être adoptée, la Constitution doit recueillir le soutien des deux tiers des 217 élus faute de quoi le texte sera soumis à un référendum.

La date des prochaines élections fixée au 17 décembre par M. Larayedh est hautement symbolique car il s'agit du jour en 2010 où le vendeur ambulant Mohamed Bouazizi s'est immolé par le feu, donnant le coup d'envoi à la révolution tunisienne.

Depuis l'élection de l'ANC le 23 octobre 2011, les autorités ont annoncé de multiples calendriers électoraux qui n'ont pas été respectés et M. Larayedh promettait jusqu'à présent un scrutin avant la fin 2013.

Les journaux tunisiens se montraient mardi matin très inquiets face à l'évolution de la situation en Tunisie, et plusieurs titres appelaient à l'union nationale, comme l'a fait la veille le président Marzouki dans une adresse à la Nation.

 

   

 

 

 

 

 

 

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