Le Mouvement démocratique nigérien (Moden), un allié du régime au Niger, a annoncé jeudi son retrait "définitif" de la coalition au pouvoir, ouvrant la voie à une crise politique dans ce pays pauvre abonné aux coups d'Etat, a-t-on appris vendredi de source officielle à Niamey.
"Le bureau politique du Moden décide de se retirer définitivement à compter de ce jour du Mouvement pour la renaissance du Niger (MRN, coalition au pouvoir) face aux man�?uvres visant à disloquer le parti", indique cette formation, dans un communiqué à l'issue d'une réunion extraordinaire.
Le Moden ne précise ni la nature, ni les auteurs de cette présumée tentative de le "disloquer" et dit avoir pris sa décision dans "le seul esprit d'éviter un blocage inutile des institutions gouvernementales".
Avec le départ de son principal soutien, le président du Niger Mahamadou Issoufou est désormais confronté à sa toute première crise politique depuis son élection en 2011.
Le Moden qui avait permis l'élection en 2011 de l'opposant historique Mahamadou Issoufou au second tour de l'élection présidentielle, a déjà retiré le 17 août tous ses ministres pour protester contre sa sous-représentativité au sein d'une nouvelle équipe gouvernementale formée trois jours auparavant par le chef de l'Etat.
Ce parti qui compte 25 députés à l'assemblée et dont le chef est l'actuel président du Parlement, Hama Amadou, avait alors décidé "de la suspension (de la participation) de ses ministres aux activités du gouvernement jusqu'à nouvel ordre".
Le Moden accuse le président Issoufou de ne l'avoir pas "consulté" avant la formation du gouvernement et surtout de ne lui avoir accordé que "des strapontins" et "des ministères à coquilles vides".
Le parti annonce la tenue prochaine d'un "congrès extraordinaire" afin "de prendre des mesures idoines pour mettre le parti à l'abri de toute déstabilisation".
Bien que disposant d'une majorité écrasante au Parlement (83 élus sur un total de 113), le président Issoufou a annoncé dans un message radio-télévisé diffusé à l'occasion de la fête de l'indépendance du Niger le 3 août, qu'il comptait former un "gouvernement d'union" dans le souci de renforcer la "stabilité politique" intérieure.
Le Niger a été frappé le 23 mai par un double attentat contre un camp militaire à Agadez, la grande ville du nord, et contre le site d'uranium du groupe nucléaire français Areva à Arlit (nord), qui avait fait une vingtaine de morts, selon le ministère de la Défense.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.