Au moins trois personnes ont été interpellées par la police jeudi à Luanda, lorsqu'une poignée de jeunes a bravé les menaces de répression policière violente pour manifester contre les injustices sociales dans le pays, a constaté une journaliste de l'AFP.
De nombreux agents de police et de sécurité occupaient le lieu de la manifestation, la place de l'Indépendance, avant l'arrivée d'une douzaine de protestataires, membres du « Mouvement révolutionnaire angolais », un groupe d'étudiants et de jeunes actifs non affilié à un parti politique.
Ces quelques militants bravaient les menaces explicites de répression violentes brandies par le porte-parole de la police nationale, Aristófanes dos Santos, qui avait déclaré la veille à la télévision: "Nous allons réprimer violemment tout acte perturbant l'ordre et la sécurité publics et nous utiliserons la force si nécessaire ».
La police a tenté de disperser les manifestants, qui ont résisté, avant d'interpeller au moins trois d'entre eux et de les évacuer en pick-up.
La manifestation, convoquée à la veille de l'ouverture du championnat du monde de hockey sur patin à roulettes, un événement dans le pays, n'avait pas été autorisée par le gouvernement provincial de Luanda et avait donc été déclarée illégale par la police, ce que contestent les jeunes.
A l'origine des premières manifestations dans le pays en mars 2011, le groupe de jeunes dénonce les démolitions de maisons, les violences policières contre les vendeuses ambulantes, la disparition depuis plus d'un an de deux de ses membres et, plus généralement, l'incapacité de l'exécutif à améliorer les conditions de vie de la population.
Il critique aussi l'autoritarisme et le népotisme du régime du président José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis 34 ans et réélu pour un mandat de cinq ans en août 2012.
Lancées au départ pour demander le départ du président, les manifestations de jeunes se sont multipliées l'an dernier avant les élections générales d'août et elles se poursuivent depuis, le plus souvent réprimées par la police.
Ces derniers mois, la société civile angolaise et des organisations internationales ont condamné l'augmentation des violences policières contre la population, appelant les autorités à respecter les droits de l'homme, dont la liberté d'expression et de réunion.
Sorti d'une violente guerre civile en 2002, l'Angola, deuxième producteur de pétrole du continent derrière le Nigeria, connaît une forte croissance économique mais la majorité de sa population vit dans une grande pauvreté.
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