Cameroun: le parti au pouvoir grand favori aux législatives

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Yaoundé (AFP)

Quelque 5,4 millions d'électeurs sont appelés aux urnes lundi pour élire leurs députés et élus locaux, au terme d'une campagne peu suivie et qui devrait voir le parti du président camerounais Paul Biya conforter son écrasante majorité à l'Assemblée nationale.

Dans tout le pays, les bureaux de vote ouvriront dès 8h00 (7h00 GMT) pour fermer à 18h00 (17h00 GMT), et depuis samedi, les frontières terrestres du pays ont été fermées jusqu'au lendemain du scrutin.

Dimanche, la campagne électorale s'est notamment achevée sur un meeting à l'esplanade de l'hôtel de ville de Yaoundé du Rassemblement du peuple camerounais (RDPC), parti majoritaire du président Paul Biya et grand favori de ces élections.

Vingt-neuf partis présentent des candidats aux légistatives et 35 sont en compétition pour les municipales qui concernent le renouvellement de 180 députés et des milliers de conseillers municipaux dans 360 communes du pays.

Le RDPC, parti de M. Biya, 80 ans, au pouvoir depuis 1982, entend "consolider la majorité hégémonique dont il dispose depuis les élections de 2007", avec 152 sièges sur les 180 que compte l'Assemblée, explique le politologue Mathias Nguini Owona.

En face, les formations d'opposition - dont la principale, le Social Democratic Front (SDF, 16 députés sortants) - ont pour principal objectif de tenir leurs positions à l'Assemblée et dans les municipalités, selon lui.

Dans ce contexte, "il y aura de manière assez probable une confirmation de l'hyper-domination du RDPC parce que le jeu électoral reste fortement inégalitaire", ajoute M. Nguini Owona.

L'opposition accuse régulièrement le pouvoir de frauder aux élections et le RDPC d'utiliser les moyens de l'Etat pour battre campagne alors que ses adversaires font face à des difficultés financières.

Le gouvernement a annoncé un financement de la campagne à hauteur de 1,7 milliard de FCFA (2,5 millions d'euros), dont la moitié a été récemment débloquée et mise à la disposition des partis en lice.

Après deux décennies marquées par des contestations de quasiment chaque élection, majorité et opposition s'accordent sur le fait que la campagne, qui s'achève dimanche soir, n'a pas drainé les foules.

"Ce peu d'engouement est révélateur du peu de confiance que les Camerounais ont vis-à-vis du régulateur électoral, Elecam" (Elections Cameroon), chargé d'organiser les scrutins, estime M. Nguini Owona.

Le RDPC l'attribue lui en partie aux querelles intestines qui ont miné le parti pour les investitures."Nous sommes sortis de la période des investitures avec des frustrations" qui ont refroidi l'enthousiasme des militants, juge un dirigeant du parti, Hervé Emmanuel Nkom.

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