La Cour pénale internationale (CPI) a annoncé mercredi l'émission d'un mandat d'arrêt contre un Kényan soupçonné d'avoir soudoyé ou tenté de soudoyer trois témoins de l'accusation cités au procès du vice-président kényan William Ruto, poursuivi pour crimes contre l'humanité.
La Cour soupçonne Walter Barasa, 41 ans, de corruption ou tentative de corruption de témoins dans le cadre "d'un projet criminel conçu par un cercle de membres de l'administration kényane", a précisé la CPI dans un communiqué.
Le suspect aurait proposé jusqu'à 13.000 euros aux témoins, identifiés en tant que P-0336, P-0536 et P-0256 pour qu'ils se rétractent, a indiqué la CPI dans le mandat d'arrêt.
Le mandat d'arrêt avait initialement été émis le 2 août.La Cour a décidé mercredi de lever les scellés apposés au document.
La question de l'intimidation des témoins empoisonne la procédure depuis le début de l'enquête en 2010 et de nombreuses accusations de pots-de-vin et intimidations ont déjà été formulées, notamment à l'encontre du gouvernement kényan.
"Les preuves montrent qu'un réseau de personnes tente de saboter l'affaire Ruto", a soutenu la procureure de la CPI Fatou Bensouda dans un communiqué, précisant que le suspect, s'il est condamné, encourt une peine de 5 ans de prison.
La CPI poursuit des responsables de deux camps qui s'étaient affrontés lors des violences ethnico-politiques ayant suivi la réélection contestée du président sortant Mwai Kibaki, en décembre 2007.
Ces violences, les plus graves de l'histoire du Kenya indépendant, avaient fait plus de 1.000 morts et plus de 600.000 déplacés.
Le procès de William Ruto et de son co-accusé Joshua Arap Sang, pour crimes contre l'humanité, s'était ouvert le 10 septembre.Le procès du président Uhuru Kenyatta, jugé pour les mêmes motifs, doit s'ouvrir le 12 novembre.
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