La Haute cour du Zimbabwe a annulé une licence autorisant un groupe britannique à exploiter des diamants dans la mine de Marange, où l'armée s'était livrée à des exactions contre les civils, a rapporté mardi le quotidien d'Etat zimbabwéen The Herald.
La société African Consolidated Resources (ACR) mène une bataille juridique pour se voir attribuer le droit de chercher les gemmes à Marange (est).La justice zimbabwéenne avait d'abord tranché en faveur du groupe.
Mais la Haute cour a jugé dans une nouvelle décision que l'attribution d'une concession à ACR n'était pas valable car elle avait été décidée avant que la société ne soit enregistrée au Zimbabwe, selon la même source.
"Il n'ont aucun titre pour réclamer quoi que se soit dans les champs diamantifères de Marange", actuellement exploités par deux sociétés sud-africaines, a affirmé le juge Charles Hungwe, cité par le Herald.
Selon le magistrat, ACR a trompé les autorités zimbabwéennes pour obtenir une concession car ses filiales n'étaient pas encore enregistrées quand la licence a été attribuée.
En 2008, l'armée avait pris le contrôle des mines de Marange.Les militaires avaient expulsé des dizaines de milliers de petits chercheurs et tué 200 personnes, selon des groupes de défense de droits de l'homme.Les soldats avaient ensuite battu et violé les villageois pour les obliger à extraire des diamants, selon les mêmes sources.
Le Processus de Kimberley avait suspendu en novembre 2009 les ventes de diamants de Marange.
Ce système de certification internationale sous mandat de l'ONU est chargé d'éliminer du marché les diamants "sales" ou "diamants du sang", servant à financer des guerres ou provenant de zones où les droits de l'homme sont violés.
Sept mois plus tard, il a estimé que le Zimbabwe avait fait des progrès et l'a autorisé à organiser deux ventes d'ici septembre, malgré les protestations d'organisations des droits de l'homme.La première vente a eu lieu le 11 août.
Un important réseau de courtage de diamants, le Rapaport Group, a cependant annoncé le 16 août son refus de commercialiser les pierres de Marange affirmant qu'il n'y avait pas de garanties qu'ils ne soient pas des "diamants du sang".
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