Le gouvernement égyptien a retiré mardi la confrérie des Frères musulmans de la liste des organisations non gouvernementales autorisées, ont rapporté les médias officiels, sur fond de répression implacable des autorités contre les islamistes.
Sur le terrain, les attaques contre les forces de l'ordre se sont poursuivies.Un homme armé a tué un soldat et blessé un autre à Port-Saïd, sur le canal de Suez, selon l'agence officielle Mena.
Lundi, neuf soldats et policiers avaient déjà été tués à Ismaïliya (nord) et dans la péninsule du Sinaï, deux régions en proie à une multiplication des attaques de groupes islamistes.
Un centre de communication satellitaire au Caire avait également été visé par des roquettes, une attaque revendiquée mardi par le groupe jihadiste Al-Furqan, qui a affirmé qu'il s'agissait d'un "porte-voix" pour les autorités installées par l'armée.
Ces attaques intervenaient au lendemain de heurts sanglants en marge de manifestations réclamant le retour de l'ancien président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans et destitué par l'armée le 3 juillet.
Au moins 57 personnes ont été tuées, en majorité au Caire, et 391 blessées dans ces violences entre islamistes et forces de l'ordre, selon Khaled al-Khatib, un responsable au sein du ministère de la Santé.Autorités et pro-Morsi s'accusent mutuellement d'avoir ouvert le feu.
La justice a interdit le 23 septembre les "activités" des Frères musulmans et ordonné la confiscation des biens de l'influente confrérie.
Cette interdiction s'applique à la confrérie --qui n'a aucune existence juridique-- ainsi qu'à l'Association des Frères musulmans, une ONG créée sous la présidence Morsi et accusée de servir de façade aux Frères, ainsi qu'à "toute organisation qui en émane ou est financée par eux".
M. Morsi est maintenu depuis le 3 juillet au secret, et ses partisans manifestent régulièrement pour protester contre sa destitution, qu'ils considèrent comme un coup d'Etat.
Les autorités installées par l'armée les répriment sévèrement.Depuis la mi-août, plus d'un millier de personnes ont été tuées et plus de 2.000 islamistes arrêtés, dont la quasi-totalité des dirigeants des Frères musulmans.
Le président égyptien Adly Mansour s'est rendu mardi en Arabie saoudite puis en Jordanie, deux pays qui ont soutenu les nouvelles autorités égyptiennes après le renversement de M. Morsi.
A Jeddah, dans l'ouest de l'Arabie, le roi Abdallah a réaffirmé l'appui de son pays à l'Egypte face "au terrorisme", "à la sédition et à tous ceux qui cherchent à porter atteinte à ses affaires internes", selon l'agence officielle SPA.
A Amman, le roi Abdallah II a dit à M. Mansour que son pays "soutient les choix du peuple égyptien (...) qui peuvent renforcer son unité nationale, son stabilité et sa sécurité", selon le Palais.
Il a également dit "espérer que l'Egypte parvienne à surmonter tous les défis auxquels elle fait face".
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