Comores: un opposant "agressé par des policiers"

L'avocat et opposant franco-comorien Saïd Larifou a été agressé et "passé à tabac" par des policiers à Moroni, affirme mardi un communiqué de son parti Ridja, qui a condamné cette "agression sauvage".

"Alors qu'il s'apprêtait à prendre l'avion dimanche pour l'île de Mohéli" à l'aéroport de Moroni, la capitale des Comores, Me Larifou "s'est vu signifier par des agents de la police nationale l'ordre de ne pas embarquer, sans aucune justification valable et sans le moindre document légal", explique ce communiqué.

L'opposant - qui a déjà été interpellé plusieurs fois ces derniers mois - "a été passé à tabac par une meute de policiers, bien déterminés à en finir avec cet opposant qui gêne le pouvoir en place", affirme le texte.

Le parti Ridja "condamne avec fermeté cette agression sauvage" qui "confirme, s'il en était besoin, la dérive dictatoriale" du président Ahmed Abdallah Sambi.

La principale coalition de l'opposition comorienne, la Convergence nationale pour mai 2010 a également "condamné vigoureusement cette agression", "un acte brutal et humiliant", selon un communiqué.

La CNPM 2010 dénonce plus généralement une "campagne d'intimidation, d'arrestations arbitraires et de détentions illégales contre l'opposition", et accuse le pouvoir de "transformer des forces de police en milices à la solde d'un régime illégal qui veut se maintenir par la terreur et la violence".

Le gouvernement n'a pas officiellement réagi à l'incident.

Le maintien au pouvoir du président Sambi au-delà du 26 mai dernier, date théorique de la fin de son mandat, suscite de vives tensions sur les différentes îles de l'archipel.

Des négociations avec la médiation de la communauté internationale, et de l'Union africaine (UA) en particulier, pour fixer un calendrier électoral et la date d'une élection présidentielle, n'ont jusqu'à présent pas abouti.