RDC: nouveaux tirs sur un hélicoptère de l'ONU dans l'est

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KINSHASA (AFP)

Un hélicoptère des Casques bleus a essuyé des tirs vendredi dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), et l'ONU a accusé les rebelles du M23 d'être à l'origine de ce nouvel accrochage.

L'incident, qui n'a pas fait de victimes, a eu lieu en début de matinée à une quinzaine de kilomètres au nord de Goma - la capitale de la province riche et instable du Nord-Kivu - dans la zone de la ligne de front entre l'armée congolaise et les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23).

Il s'est produit une semaine jour pour jour après un incident du même type, et alors que les négociations qui se déroulent à Kampala, capitale de l'Ouganda, entre le gouvernement de Kinshasa et les rebelles piétinent depuis plusieurs semaines.

Dans un communiqué, le chef de la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco), Martin Kobler, et Mary Robinson, envoyée spéciale de l'ONU pour les Grands lacs, ont "vivement condamné une nouvelle attaque du M23 contre un hélicoptère non armé" des Nations unies.

"La Monusco estime que rien ne devrait empêcher ou perturber l'issue positive des pourparlers de Kampala", ajoute le communiqué publié alors que les deux responsables de l'ONU se trouvaient dans la capitale ougandaise, avec des représentants de l'Union européenne et des Etats-Unis pour inciter les belligérants à conclure rapidement un accord de paix.

Selon un officier de la Monusco, les tirs contre l'aéronef ont eu lieu alors que deux hélicoptères des Casques bleus menaient une mission de reconnaissance "sur les zones de Kibumba et Kanyamahoro".

"Les tirs devaient venir de très loin car il n'y avait pas d'impact particulier visible", a-t-il ajouté.

Le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole des rebelles, a démenti que le M23 ait "tiré ou voulu tirer" sur les Casques bleus, laissant entendre que les tirs venaient de l'armée congolaise, ce qu'elle a démenti, rappelant combattre le M23 au côté de l'ONU.

Le M23 "contrôle moins ses hommes"

Pour l'officier de la Monusco, le M23 est "sous tension et contrôle moins ses hommes".

Le 2 octobre, le Mouvement avait publié un communiqué accusant l'armée d'avoir peint en blanc et avec la mention "UN" de l'ONU, certains de ses hélicoptères pour mener des "attaques surprises".

Le 11, un hélicoptère de la Monusco avait essuyé des tirs à l'intérieur de la zone contrôlée par le M23.

Dans la nuit de lundi à mardi, un accrochage terrestre entre une patrouille des FARDC et une autre du M23 sur la ligne de front près de Kibumba avait duré une vingtaine de minutes sans qu'aucun des belligérants ne fasse état de victimes.

Selon une source occidentale, alors que la conclusion des négociations à Kampala butte sur la question de l'amnistie à accorder aux rebelles et de leur réintégration dans l'armée, "il y a une forte unité de la communauté internationale" pour soutenir le gouvernement congolais dans son refus d'accorder l'impunité aux principaux responsables de la rébellion.

Si l'on ajoute l'envoi prochain de drones de l'ONU pour survoler la zone, "tout indique que le M23 n'est pas en position de force", ajoute-t-on de même source, jugeant "bizarre" l'attitude des rebelles sur le théâtre des opérations.

Le M23 est actif depuis mai 2012 au Nord-Kivu.Il est né de la mutinerie d'anciens rebelles réintégrés dans l'armée à la faveur d'un accord de paix signé en 2009, et dont ils réclament la pleine application.L'ONU accuse régulièrement le Rwanda et l'Ouganda de le soutenir, ce que ces deux voisins de la RDC démentent.

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