Un hôpital de Damaturu, dans le nord-est du Nigeria, a reçu 35 cadavres en uniforme militaire depuis les attaques islamistes contre les forces de l'ordre dans cette ville jeudi dernier, a déclaré lundi une source hospitalière.
"Nous avons reçu de nombreux corps (...) depuis les attaques" de jeudi, "j'ai compté 35 corps en uniforme militaire", a déclaré à l'AFP un responsable de l'hôpital spécialisé de Damaturu, capitale de l'Etat de Yobe, sous couvert d'anonymat.
On ignore encore si les corps recueillis par l'hôpital sont ceux d'insurgés ou de soldats, les insurgés islamistes de Boko Haram se déguisant souvent en militaires.
Mais au lendemain de l'attaque, ni les témoins sur place ni les responsables locaux n'avaient mentionné avoir vu des islamistes en uniforme.
Par ailleurs, 20 soldats blessés ont été admis à l'hôpital de Jos (centre), souffrant de "blessures par balles reçues lors de la bataille contre Boko Haram à Damaturu", selon un responsable militaire basé dans cette ville.
"Ils ont été transportés ici pour des raisons de sécurité et parce qu'il y a de meilleures infrastructures médicales", a déclaré ce responsable, lui aussi sous couvert d'anonymat.
Selon la police et des habitants, des insurgés du groupe islamiste Boko Haram étaient arrivés en grand nombre jeudi en fin de journée à Damaturu, capitale de l'Etat de Yobe, à bord de véhicules et à pied.Munis d'armes et d'explosifs, ils avaient brûlé quatre postes de police puis affronté les forces de l'ordre jusque tard dans la nuit.
L'armée nigériane communique rarement sur les pertes militaires après des attaques islamistes et les responsables locaux qui s'expriment à ce sujet sont souvent soumis à des pressions.
Contacté par l'AFP lundi, le porte-parole de l'armée dans l'Etat de Yobe, Lazarus Eli, n'a pas nié les informations selon lesquelles des soldats ont été tués lors des affrontements entre les forces de l'ordre et des membres présumés de Boko Haram à Damaturu.
"Nous n'avons pas de données sur le bilan" des morts, a-t-il affirmé.
Le général Chris Olukolade, porte-parole des armées, a contesté le chiffre mais il a confirmé qu'il y avait bien eu des pertes militaires.
"Du côté de l'armée, nous n'avons pas perdu ce nombre d'hommes du tout", a-t-il déclaré, avant d'ajouter qu'"il y a bien évidemment eu des pertes humaines des deux côtés".
Yobe est un des trois Etats du nord-est où le président Goodluck Jonathan a décrété un état d'urgence en mai.L'armée y a lancé une vaste offensive afin de venir à bout de l'insurrection islamiste qui déstabilise la région depuis quatre ans.
M. Jonathan, qui devra décider s'il renouvelle ou non l'Etat d'urgence dont le mandat de six mois expire le mois prochain, a demandé aux dirigeants de l'armée, le mois dernier, de redoubler d'efforts dans leur lutte contre les islamistes, qui ont tué des centaines de civils, dont de nombreux étudiants, dans une nouvelle série d'attaques.
Les attaques de Boko Haram et leur répression sanglante ont fait au moins 3.600 morts depuis 2009, selon l'ONG Human Rights Watch.
Mais ce bilan a sans doute déjà augmenté depuis la dernière estimation de l'ONG, au vu des nombreuses attaques de ces dernières semaines.
Boko Haram revendique la création d'un Etat islamique dans le nord du Nigeria, majoritairement musulman, alors que le sud est principalement chrétien.
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