Les quatre ex-otages du Sahel étaient débriefés jeudi, après avoir passé du temps en famille dans un hôtel parisien, loin des caméras, pour renouer le fil après plus de trois ans d'isolement et de stress liés à leur captivité.
Ils étaient entendus par la DGSE dans la matinée, a précisé sur i-télé Pascale Robert, la mère du benjamin Pierre Legrand, alors que d'autres proches restaient obstinément muets sur leur emploi du temps."Il peut y avoir un peu de discrétion, n'oubliez pas qu'il y a d'autres otages, il faut faire attention à ce qu'on dit", a dit Xavier Dol, père de Thierry.
Mercredi, les quatre hommes avaient passé plusieurs heures à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce pour subir des examens et ne devaient pas y retourner, selon une source proche du dossier.
Marine Le Pen a sidéré les familles d'otages en exprimant son "malaise" face à la réserve et à l'apparence physique des ex-otages la veille.
"Des images d'hommes qui étaient très réservés, c'est le moins qu'on puisse dire, les deux qui portaient la barbe taillée d'une manière assez étonnante, l'habillement était étrange", a-t-elle déclaré sur Europe 1, ajoutant : "cet otage avec le chèche sur le visage...Tout ça mérite quelques explications de leur part".
La mère de Pierre Legrand a expliqué que leur tenue était une façon de se protéger des médias mais aussi un signe de solidarité à l'égard des autres otages encore en captivité.
Le porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a estimé qu'il s'agissait d'une "invraisemblable indécence" de Mme Le Pen.La présidente du FN a ensuite évoqué une "maladresse", expliquant avoir voulu dénoncer "une instrumentalisation politique" du retour des otages.
Interrogée sur le versement d'une rançon, démenti par les autorités françaises, Marine Le Pen a estimé que c'était "problématique"."Plus vous payez de rançons, plus vos compatriotes sont 'bankables'".Pour elle, ne pas payer, "c'est un risque qu'il faut prendre".
Bilan de santé au Val-de-Grâce
L'une des filles de Daniel Larribe, Marion, a détaillé les conditions de détention des quatre hommes et la tentative d'évasion de son père et de Thierry Dol, qui avaient échappé à leurs ravisseurs pendant deux jours.
"Ils avaient tout préparé à l'avance, en stockant de la nourriture, et en remplissant leurs poches avec ce qui était le plus énergétique.La veille, ils ont fait une fausse piste, en marchant pour laisser leurs empreintes vers un ruisseau à sec, et puis le lendemain, ils ont entouré leurs chaussures avec des chaussettes, pour limiter leurs traces, et ils sont partis dans une autre direction, avec 14 litres d'eau", a-t-elle raconté au Midi Libre.
"Ils ont marché pendant 48 heures, jusqu'à ce qu'ils croisent un autre groupe de touaregs, qui sont allés dire à ceux du camp qu'ils les avaient vus", explique-t-elle, décrivant une vie "en extérieur, dans des camps de cailloux, dans le désert, sauf ces derniers temps où ils étaient dans des grottes".
Le père de Thierry Dol, colosse au large sourire sur les premières photos de libération, a plaidé pour qu'on laisse aux ex-otages, à peine revenus, "le temps de se remettre".
Précisant qu'ils n'avaient "pas raconté quoi que ce soit" lors du dîner mercredi soir, il a ajouté que son fils avait la tête "pas de travers, mais un peu pleine de choses qu'il ne peut pas nous dire".
"Ils sont tous les quatre dans le même état, très présents physiquement mais pas présents autrement", a expliqué Maurice Antiste, élu martiniquais présent auprès de la famille Dol.
"Ils ne sont pas à 100% dans leur tête présents avec nous, c'est normal", a-t-il ajouté."On sent bien qu'ils sont encore retenus quelque part.Et puis il y a des silences.Ils n'ont pas tout dit sur les conditions de leur détention qui devaient être atroces", a-t-il ajouté.
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