Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, en déplacement jeudi en Angola, deuxième producteur de pétrole d'Afrique, avec plusieurs industriels français, a annoncé qu'il espérait recevoir l'an prochain à Paris le président angolais Jose Eduardo dos Santos.
"Le président dos Santos a précisé qu'il se rendrait avec plaisir en France et nous l'attendons je l'espère l'année prochaine", a déclaré M. Fabius à des journalistes à l'issue d'un entretien avec M. dos Santos.
La France avait au départ convié le président angolais au sommet de l'Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique, prévu les 6 et 7 décembre, une invitation déclinée par le président qui devrait y être représenté par son ministre des Relations Extérieures.
"Le souhait de la France c'est de passer à une nouvelle étape et j'ai le sentiment que le président dos Santos partage cette volonté", a encore indiqué M. Fabius, accompagné de représentants d'une quinzaine d'entreprises françaises dont Air France, Airbus, Alstom et BNP Paribas.
"Il y a eu des incompréhensions ou tels ou tels problèmes.Aujourd'hui tous ces problèmes sont derrière nous", a-t-il ajouté.
La situation en République centrafricaine (RCA) a été abordée lors de l'entretien mais rien n'a filtré des discussions.La France plaide pour un soutien plus marqué de l'ensemble des pays africains, y compris l'Angola dont elle espère des moyens à défaut de troupes pour étoffer les forces françaises et africaines déployées dans ce pays au bord du chaos.
M. dos Santos, 71 ans, est au pouvoir depuis 1979.Réélu avec près de 72% des voix en 2012, son régime est critiqué pour son autoritarisme et son incapacité à sortir la majorité de la population de la misère alors que la manne pétrolière profite à une minorité proche du pouvoir.
Les relations entre Paris et Luanda ont été empoisonnées durant toute la décennie 2000 par une affaire de vente d'armes intervenue durant la guerre civile et aux ramifications politiques en France.La justice française n'a mis un point final qu'en 2011.
La dernière visite d'un dirigeant français à Luanda remonte à 2008 avec la venue du président français de l'époque Nicolas Sarkozy qui lui-aussi, avait jugé que l'heure était venue de "tourner la page des malentendus du passé".
Selon des sources diplomatiques françaises, les échanges commerciaux entre la France et l'Angola ont représenté 680 millions d'euros en 2012.
Mais ils ont baissé depuis quelques années en dépit d'un important potentiel avec une croissance attendue de 6% en Angola cette année et du poids local de Total, premier opérateur en Angola avec 30% de la production.
"Nos services respectifs vont se rencontrer pour travailler sur la question des visas mais aussi sur la possibilité d'augmenter les investissements croisés entre les deux pays", a déclaré le ministre angolais des Relations Extérieures, Georges Rebelo Chikoty.
"Nous avons reçu des sollicitations pour investir sur le territoire français et la France est aujourd'hui le troisième investisseur étranger en Angola, c'est un bon potentiel pour développer la coopération", a ajouté M. Chikoty.
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