La présidence centrafricaine a maintenu vendredi négocier avec le chef rebelle ougandais, Joseph Kony, recherché depuis des années pour crimes contre l'Humanité, dans le but d'aider les "femmes et les enfants" qui vivent, selon Bangui, avec les combattants dans une région isolée de Centrafrique.
Malgré les très forts doutes exprimés jeudi par les Etats-Unis sur le fait que le président centrafricain Michel Djotodia soit en contact avec le chef de l'Armée de résistance du seigneur (LRA), le porte-parole de la présidence centrafricaine, Guy-Simplice Kodégué, a réaffirmé à vendredi qu'il y avait des "négociations" en cours.
L'armée ougandaise, appuyée par une centaine de soldats américains, mène depuis 2008 une chasse à l'homme pour retrouver Joseph Kony dans le cadre d'une opération de l'Union africaine rassemblant 3.000 hommes.Washington a offert cinq millions de dollars pour sa capture.
Avec le chef rebelle et ses combattants, "il y a des enfants, des femmes, des vieillards, qui sont des apatrides: tout cela a amené les autorités centrafricaines, et le chef de l'Etat en premier lieu, à envisager une phase de négociations" afin de leur porter secours, a assuré M. Kodégué.
Désormais, M. Djotodia "appelle le communauté internationale à se saisir de cette situation parce que la Centrafrique a déjà trop de problèmes.L'Etat n'a pas les moyens de faire face à ses propres problèmes pour en rajouter d'autres, et puis les charges qui pèsent sur Joseph Kony sont lourdes", a souligné le porte-parole.
"Les Etats-Unis ont ont mis beaucoup de moyens, notamment de l'argent, du matériel et des hommes pour traquer Kony.Cela dure encore.C'est une position qu'ils défendent, mais nous pensons qu'il faut donner tout son sens à la démarche du chef de l'Etat, afin d'éviter à la Centrafrique de sombrer dans un autre cycle de violences", a-t-il ajouté.
"Si les Etats Unis sont parvenus à mettre la main sur Ben Laden, c'est parce qu'ils ont procédé avec plusieurs options et il faut mettre toutes les options en jeu en ce qui concerne Joseph Kony.S'ils veulent entrer en contact avec lui, il y a des moyens à mettre en oeuvre", selon le porte-parole.
M. Djotodia a assuré jeudi que Joseph Kony voulait "sortir de la clandestinité"."Nous sommes en train de négocier avec lui.Il a demandé à être fourni en nourriture, le gouvernement s'est occupé de cela", a-t-il déclaré lors d'une rencontre à Bangui avec des représentants des partis politiques.
En 2005, Joseph Kony est devenu, avec quatre de ses adjoints, le premier suspect inculpé par la Cour pénale internationale (CPI) qui a délivré un mandat d'arrêt international contre eux pour crimes contre l'Humanité et crimes de guerre, dont meurtres, viols, esclavagisme, enrôlement d'enfants.
La LRA était active dans le nord de l'Ouganda depuis 1988, mais ses combattants ont essaimé depuis 2005 dans le nord-est de la République démocratique du Congo, en Centrafrique et au Soudan du Sud.
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