Les Sud-Africains et le monde rendent hommage à Mandela

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Soweto (Afrique du Sud) (AFP)

"Nkosi sikelel' iAfrika", Que Dieu bénisse l'Afrique.C'est avec l'hymne sud-africain qu'a débuté mardi à Soweto la grande cérémonie d'hommage à Nelson Mandela, en présence d'une impressionnante brochette de chefs d'Etat et d'environ 40.000 personnes.

Tous sont unis par la fierté de rendre à ce héros universel un dernier adieu digne de ce géant du XXe siècle, qui a su réconcilier Noirs et Blancs après des décennies de ségrégation raciale.

Les Sud-Africains ne se sont pas déplacés en masse.Le stade Soccer City de Soweto n'était qu'au deux tiers plein, sous une pluie battante, mais la foule n'a cessé de danser et chanter, dans une ambiance de meeting, en attendant le début la cérémonie, qui a commencé avec une heure de retard.

Les autres stades de l'agglomération de Johannesburg-Soweto réquisitionnés pour retransmettre la cérémonie étaient quant à eux totalement vides.

Le président Jacob Zuma, son homologue américain Barack Obama et la Brésilienne Dilma Rousseff, entre autres personnalités, devaient prendre la parole pour honorer le fondateur de la "nation arc-en-ciel", devant une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement, ainsi que de très nombreuses personnalités du show-biz ou du sport. 

Le président français François Hollande était présent, arrivé avec son prédécesseur Nicolas Sarkozy.

Keffiehs, fez, boubous, costumes sombres, soutanes...Les rangs des hôtes officiels reflétaient l'universalité du prestige de Nelson Mandela."On nous avait suggéré de mettre une cravate noire", a raconté le Premier ministre britannique David Cameron à son arrivée dans le stade, où le chanteur Bono,  l'actrice Charlize Theron et la top-model Naomi Campbell avaient déjà pris place. 

"Mais quand on entend cette clameur, quand on voit l'atmosphère de fête qui règne ici, il devient évident que les Sud-Africains veulent dire au revoir à ce grand homme, mais aussi célébrer sa vie et son héritage.Et je pense qu'ils ont raison", a dit M. Cameron.

Dans les jours qui ont suivi la mort du héros de la lutte anti-apartheid, survenue jeudi, "j'ai pleuré.Mais aujourd'hui est un jour de célébration", lançait Luyanda, une étudiante de 19 ans en esquissant un pas de danse à son arrivée au stade .

Brandissant des drapeaux sud-africains, enveloppés dans des tissus noir, jaune et vert --les couleurs du Congrès national africain (ANC), le parti de Mandela--, les Sud-Africains reprenaient en ch�?ur des chants de la lutte contre le régime raciste.

Dans leur répertoire: "Siyaya e Pitoli" (Nous allons à Pretoria, la capitale symbole du pouvoir, pour faire de Mandela un président), Shosholoza (le bruit des trains qui amenaient les Noirs travailler dans les mines)...

Viva Tata Madiba

Mpumi Tshabalala, 29 ans, a dormi devant le stade de Soweto."Mandela a fait tellement pour l'Afrique du Sud.Venir, c'est le mieux que je puisse faire pour lui.C'est un honneur pour moi d'être ici", s'est émue la jeune femme."La pluie c'est un signe de bénédiction en Afrique", a ajouté une dame de 52 ans, parmi les premières à prendre place dans les gradins 

Quelques centaines de personnes avaient attendu dès l'aube à Park Station, la gare centrale de Johannesburg, le train --gratuit pour l'occasion-- devant les conduire au stade.D'autres venaient en bus, gratuits eux aussi. 

A l'arrivée, ils étaient accueillis par un chaleureux "Bienvenue!Soyez tous les bienvenus!Viva Tata Madiba, Viva!" lancé par haut-parleur.La foule répondait par des "Viva!", comme dans les meetings de l'ANC.

"Les Blancs ne savent pas toujours par quoi les gens sont passés pendant la lutte contre l'apartheid", a lancé de son côté Marcel Boezaart, un Afrikaner de 26 ans, dans le même train. 

"Je vais à la cérémonie pour rejoindre le sentiment national, pour sortir de ma bulle", a-t-il relevé, alors que Sud-Africains noirs et blancs vivent toujours des vies très séparées près de vingt ans après la fin de l'apartheid.

A la tribune, Barack Obama et le président cubain Raul Castro mettront leurs différends entre parenthèses pour saluer la mémoire du Nobel de la Paix 1993.

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, le président sud-africain Jacob Zuma et les dirigeants de pays émergents (Brésil, Chine, Inde) figurent aussi sur la liste des orateurs.

 Leurs discours seront précédés du témoignage d'Andrew Mlangeni, qui fut détenu pendant de longues années avec Nelson Mandela sur l'île-bagne de Robben Island sous le régime d'apartheid, et des interventions de membres de la famille.

Tous devraient saluer le parcours exemplaire d'un homme qui a passé vingt-sept ans en prison pour avoir combattu la ségrégation raciale dans son pays avant de négocier une transition pacifique parachevée par son élection à la présidence, en 1994.

Une fois au pouvoir, le champion de la lutte pour l'égalité s'est mué en grand réconciliateur, multipliant les gestes de pardon envers ses anciens oppresseurs blancs.

Après la cérémonie d'hommage officiel, mardi, la dépouille du héros national sera exposée pendant trois jours au siège du gouvernement à Pretoria, des processions étant prévues chaque matin dans les rues de la capitale.

Elle sera transférée samedi vers le petit village de Qunu, dans le sud-est rural du pays, la terre des ancêtres xhosas de Mandela.C'est là qu'il sera enterré dimanche aux côtés de ses parents et de trois de ses enfants, lors d'une cérémonie traditionnelle, mêlant le culte chrétien et le rite xhosa.

 

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