Près de trois mois après le premier tour de la présidentielle du 27 juin, les Guinéens ne savaient toujours pas jeudi quand ils iraient voter pour le second, prévu dimanche mais reporté à une date indéterminée, les appels se multipliant pour son organisation rapide.
Le report du scrutin a été annoncé mercredi par un porte-parole de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et confirmé par le président du régime de transition en Guinée, le général Sékouba Konaté, qui a regretté que son pays aille "vers l'impasse".
Dans un discours à la radio-télévision guinéenne (RTG), le général a demandé l'intervention du médiateur de la crise guinéenne, le président burkinabé Blaise Compaoré.Il a souhaité que les deux candidats, Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé, retrouvent M. Compaoré pour "tirer toutes les conséquences du report".
Jeudi, l'entourage de Compaoré a indiqué que ce dernier était prêt à rencontrer les candidats, mais qu'aucun rendez-vous n'était pour l'instant fixé.
"Nous n'avons pas besoin de médiateur", a estimé le candidat Alpha Condé, pour qui l'organisation du second tour est "un problème technique" lié à la publication des listes électorales, la mise en place de nouveaux bureaux de vote, la distribution des cartes d'électeurs.
"Nous pouvons régler nous-même ce problème", a-t-il assuré, dans un entretien accordé à l'AFP et Radio France internationale (RFI).
"Il y a des dysfonctionnements à régler et la Céni doit prendre ses responsabilités et nous dire +voila le temps qu'il faut+" pour organiser un second tour transparent, a-t-il dit, ajoutant: "Dans notre camp, nous n'avons jamais été préoccupés par la date du second tour".
De son côté, Cellou Dalein Diallo s'est déclaré "déçu" de ce nouveau report du scrutin, dont la date avait "été fixée d'un commun accord avec tous les acteurs de la transition".
Il a souhaité que "cette élection se tienne courant septembre 2010, parce que c'est faisable, sinon ce n'est pas bon.Il faut respecter les échéances, ne pas faire perdurer cette transition qui fait attendre tout le monde: bailleurs de fonds, opérateurs économiques, etc.".
Cellou Dalein Diallo était arrivé en tête du premier tour avec 43,69% des voix, devant Alpha Condé qui avait obtenu 18,25%.
Dans son discours à la Nation mercredi soir, le général Konaté a appelé les deux candidats à "user de tout leur poids et de toute leur autorité pour appeler leurs militants au calme pour un bon déroulement de la transition".
Ce sont "en partie eux qui ont désormais la responsabilité de notre destin", a-t-il affirmé.
La campagne électorale est suspendue depuis dimanche soir et toute manifestation de rue interdite à la suite de violences électorales qui ont fait un mort et 50 blessés le week-end dernier à Conakry.
La France, ancienne puissance coloniale en Guinée, et l'Union africaine (UA), ont souhaité la tenue rapide du scrutin.
"Les acteurs de la vie politique guinéenne doivent concentrer tous leurs efforts pour surmonter les difficultés techniques et arrêter rapidement une nouvelle date, qui devra être aussi rapprochée que possible" de la date initialement prévue du 19 septembre, a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, devant la presse.
A Addis Abeba, le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, "suit avec préoccupation la tension croissante en Guinée due aux incertitudes pesant sur la tenue du deuxième tour de l'élection présidentielle, ainsi qu'à la confusion qui en résulte", selon un communiqué de ses services.
L'UA "tient à la tenue rapide du second tour", a-t-il rappelé.
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