Si Nelson Mandela est unanimement décrit comme un être exceptionnel, il n'en est pas de même de sa famille, dont la réputation a été entachée par des règlements de comptes en public, d'humiliantes actions en justice et la commercialisation du nom de l'icône sud-africaine.
Les Sud-Africains ont été complètement effarés début juillet lorsque Mandla, l'aîné des petits-enfants du héros de la lutte anti-apartheid, s'est lâché pour régler ses comptes avec une bonne partie de ses parents, lors d'une conférence de presse surréaliste en direct à la télé nationale.
Son grand-père, hospitalisé depuis près d'un mois, luttait alors contre la mort.
�?talant les secrets d'alcôve des Mandela, il a même accusé son frère Mbuzo d'avoir "fécondé" sa propre épouse, une Réunionnaise.
Mbuzo faisait partie des quinze membres de la famille qui venaient de saisir la justice pour le forcer --avec succès-- à rendre les dépouilles de trois enfants de Nelson Mandela.
Les corps avaient initialement été enterrés dans le village de Qunu (sud), où Nelson Mandela a passé les plus belles années de son enfance et où il sera inhumé dimanche au milieu des siens.
Mais Mandla les avait transférés en 2011 vers le village natal de son grand-père, Mvezo, à une trentaine de kilomètres de là.Chef traditionnel de cette localité, il y portait un projet grandiose de site touristique avec un mémorial à la gloire de son aïeul.
Si les poursuites pour violation de sépulture ont été abandonnées, le "JR Ewing de la famille Mandela" --comme l'avait alors surnommé un éditorialiste en référence à l'anti-héros de la série américaine Dallas-- a toujours rendez-vous avec la justice pour avoir pointé son arme pour menacer un automobiliste lors d'une dispute pendant un embouteillage, début octobre.
Mandla, 39 ans, avait déjà défrayé la chronique en raison de ses démêlés conjugaux ou avec ses voisins.Député depuis 2009 sous l'étiquette de l'ANC, le mouvement pour lequel a lutté son grand-père, il n'a en revanche jamais marqué les esprits par ses prises de position politiques.
Autre Mandela au Parlement (qui y brille d'ailleurs par son absence): l'ex-épouse du héros national, Winnie Madikizela-Mandela, a également eu maille à partir avec la justice pour des exactions commises par ses gardes du corps dans les années 1980, puis pour fraude en 2003.
Le reste de la famille, qui compte trois filles, dix-sept petits-enfants et douze arrière-petits-enfants, avait d'abord construit sa vie loin de la politique et des médias.
Mais depuis la dernière apparition publique du patriarche, en 2010, certains ont pris des libertés avec ses consignes.
Vins et tee-shirts
Alors que Nelson Mandela avait toujours strictement contrôlé l'utilisation commerciale de son nom en la limitant à des fins caritatives, quatre de ses petits-enfants ont créé la marque de vêtement LWTF Clothing.
L'acronyme fait référence à l'autobiographie du grand homme "Long Walk to Freedom" ("Un long chemin vers la liberté" en français) et leurs tee-shirts ne manquent pas d'afficher son portrait ou sa signature.
Plus récemment, c'est Makaziwe, l'aînée de ses enfants, qui s'est lancée dans les affaires, en commercialisant des vins sous l'étiquette "House of Mandela" avec sa fille Tukwini.
�?galement en décalage avec l'image du Nobel de la paix, deux de ses petites-filles ont participé à une émission de téléréalité, intitulée "Being a Mandela", dans laquelle elles évoquent leurs histoires de femmes bien-nées.Elles ont aussi ouvert un compte Tweeter des plus édifiants.
Autre froncement de sourcils: sa fille Zenani a été nommée ambassadrice en Argentine alors qu'elle n'a aucune expérience dans la diplomatie.
Moins anecdotique, Zenani et sa demi-s�?ur Makaziwe ont intenté une action en justice pour obtenir l'éviction de trois proches de leur père de la direction de fonds d'investissement qui gèrent une partie la fortune familiale.
Les deux femmes, qui pourtant n'ont a priori pas de problèmes de fins de mois, accusent notamment le très respecté avocat George Bizos --un ami qui avait défendu Mandela sous l'apartheid-- d'être entré en force, avec deux autres proches de l'ancien président, dans les affaires de la famille.
Les trois hommes mis en cause ont rappelé à la Cour que Mandela "ne voulait pas qu'elles se mêlent de ses affaires".Elles ont finalement discrètement abandonné l'affaire en octobre.
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