Des organisations non gouvernementales ont appelé l'Afrique à se doter d'un centre de la biodiversité, qui permettrait au continent de mieux connaître ses espèces et gérer leur exploitation, lors d'une conférence sur la biodiversité qui s'achève vendredi à Libreville.
"Pour la société civile, nous avons insisté pour la mise en place d'un centre régional africain de la biodiversité" lors des travaux des experts, tenus du 13 au 15 septembre et cette demande a été transmise aux ministres africains de l'Environnement réunis depuis jeudi, a déclaré à l'AFP Nicaise Moulombi, président du Haut Conseil des acteurs non étatiques (ONG) du Gabon.
"Un des déficits africains est la connaissance réelle de sa ressource génétique.(...) Ce centre nous permettrait de faire du +monitoring+ (surveillance), parce que nous avons tout mais nous n'avons pas la connaissance de la ressource", a ajouté M. Moulombi, également président de l'ONG environnementale gabonaise Croissance Saine Environnement.
"Il y a de grands laboratoires qui gagnent énormément d'argent en Afrique grâce au prélèvement des espèces.Donc, il y a vraiment besoin d'un centre de la biodiversité", a-t-il dit.
Selon le comité d'organisation, 36 pays - dont une vingtaine au niveau ministériel - sont représentés à la conférence de Libreville, qui doit notamment permettre de définir une position commune de l'Afrique sur la biodiversité avant l'Assemblée générale de l'ONU prévue la semaine prochaine, et le sommet de l'ONU sur la diversité biologique, du 18 au 29 octobre à Nagoya (Japon)
Outre la création d'un centre africain sur la biodiversité, les ONG souhaitent aussi "le renforcement des cadres réglementaires et législatifs en matière d'accès à la ressource génétique", a encore indiqué Nicaise Moulombi.
L'objectif est de "permettre aux populations autochtones, qui vivent encore de chasse et de cueillette, d'avoir une contrepartie.(...) Malheureusement, ce partage équitable ne se fait pas", a-t-il poursuivi.
Par rapport au sommet de Nagoya, a-t-il précisé, les ONG sont "toutefois inquiètes vis-à-vis de l'échec de Copenhague" où s'est tenu fin 2009 un sommet de l'ONU sur les changements climatiques.
Négocié à la hâte dans les dernières heures de ce sommet qui a failli tourner au fiasco complet, l'accord de Copenhague prévoit, pour aider les pays les plus vulnérables, 30 milliards de dollars sur trois ans (2010, 2011 et 2012), puis une montée en puissance pour arriver à 100 milliards de dollars d'ici à 2020.
Début mai, l'Afrique a indiqué qu'elle s'opposerait à un accord mondial sur le climat si les pays développés ne tenaient pas leurs engagements sur ce point.
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