Enlèvements au Niger: la France évoque la piste Al-Qaïda, retour à Paris de salariés d'Areva

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PARIS (AFP)

La France soupçonne la "mouvance Aqmi" (Al-Qaïda au Maghreb islamique) d'être liée à l'enlèvement jeudi de sept personnes dont cinq Français au Niger, a déclaré vendredi le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, tout en précisant qu'il n'y avait pas de revendication.

"On s'imagine qu'il s'agit sinon des mêmes groupes (que dans d'autres affaires d'enlèvements, ndlr), au moins de la mouvance Aqmi, Al-Qaïda au Maghreb", a déclaré le ministre sur la radio privée Europe 1. "Hélas, nous avons eu souvent affaire à eux", a-t-il ajouté.

Une porte-parole du groupe nucléaire public Areva a indiqué que quatorze de salariés étaient rentrés en France vendredi matin en provenance de Niamey.

"Ces salariés ont préféré regagner la France pour une question de sécurité", a ajouté cette porte-parole. "Une autre dizaine de salariés est attendue dans la soirée de vendredi à Paris", a-t-elle encore indiqué.

Invité à confirmer ses soupçons sur ce groupe, qui avait annoncé en juillet la mort de Michel Germaneau, un otage français enlevé en avril au Niger, Bernard Kouchner a répondu: "Bien sûr, mais je n'en ai aucune certitude puisque l'enlèvement n'a pas été revendiqué".

Il a aussi rappelé que dans les cas précédents d'enlèvements, les revendications n'étaient parvenues aux autorités françaises que "plusieurs jours après".

Cinq Français, un Togolais et un Malgache, pour l'essentiel des collaborateurs des groupes français Areva et Vinci, ont été enlevés dans la nuit de mercredi à jeudi dans le nord minier du Niger, dans la région d'Arlit (1.000 km au nord-est de Niamey).

"On croit qu'ils se dirigent vers le Mali, nous n'en savons rien.La surveillance a été renforcée, l'armée nigérienne est sur le pied de guerre, tous nos services sont alertés", a précisé le chef de la diplomatie française.

"Ceux qui ont enlevé ces hommes et femmes peuvent être des Touareg travaillant à la commande.Ils vont les vendre à des terroristes qui ne sont pas très nombreux", a-t-il envisagé.

Interrogé pour savoir si cette affaire aura pour conséquence que de moins en moins d'expatriés seront envoyés au Niger à l'avenir, il a répondu: "J'espère que non.Il ne faut pas donner la victoire aux groupes terroristes".

Le ministre a par ailleurs précisé qu'Areva et ses sous-traitants français employaient essentiellement du personnel local dans ces zones où sont exploités d'importants gisements d'uranium.

Les otages ont été enlevés, dans la nuit, à leur domicile.Parmi eux, figurent notamment un salarié français du groupe nucléaire public Areva et son épouse.Les autres otages travaillent pour Satom, une filiale du groupe de travaux publics Vinci, qui opère à Arlit comme sous-traitant d'Areva.

Après ces enlèvements, Vinci et Areva ont annoncé, sans plus de précision, avoir "immédiatement pris des mesures de sécurité supplémentaires pour les salariés des deux groupes présents au Niger".

Le 22 juillet, un raid militaire mené conjointement au Mali par des forces mauritaniennes et françaises avait conduit à la destruction d'une base d'Aqmi et la mort de sept militants.

Le président français Nicolas Sarkozy s'était alors félicité de ce "tournant majeur" dans la lutte antiterroriste mais le groupe avait juré de se venger et appelé en août à "des représailles" contre la France.

Le 25 juillet, Aqmi annonçait la mort de l'otage Michel Germaneau, 78 ans.Mais les circonstances exactes de son décès n'ont pas été établies.

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