La presse algérienne a largement reproduit lundi les regrets de François Hollande après une boutade du président français sur la sécurité en Algérie mais plusieurs journaux se sont montrés sceptiques quant à leur sincérité.
El-Watan, un quotidien privé francophone, affirme en une que l'Algérie "pardonne à Hollande", soulignant avec ironie que le président français a réussi "à faire revenir Alger à de meilleurs sentiments par la magie d'un communiqué où il regrette mais ne s'excuse pas".
Pour le quotidien populaire arabophone Echorouk, le plus fort tirage du pays avec plus de 500.000 exemplaires, tout cela ne se résume qu'en un mot: "Vous êtes un hypocrite Hollande", affirme-t-il en une, en mettant en parallèle sa blague et les bonnes relations affichées de la France et de l'Algérie
Mais, souligne l'autre grand quotidien francophone Liberté dans un éditorial, "maintenant que les regrets sont exprimés, rien ne dit que ce chapitre va se refermer aussi facilement".Le journal propose à François Hollande d'appeler Bouteflika pour "exprimer en personne ses regrets" mais ajoute-t-il "il serait préférable que Hollande ne choisisse pas le jour de Noël pour prendre son téléphone: après la blague +juive+ et le téléphone +chrétien+, la semaine serait vraiment trop chargée pour tout le monde".
M. Hollande, qui a déclenché un incident diplomatique en faisant une plaisanterie sur la sécurité en Algérie, a exprimé dimanche ses regrets, ce qui a été accueilli "avec satisfaction" à Alger.
La "boutade" qui a créé la polémique a été prononcée le 16 décembre lors d'un discours de François Hollande.Le chef de l'�?tat avait déclaré devant le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), que le ministre de l'Intérieur Manuel Valls était rentré d'Algérie "sain et sauf"."C'est déjà beaucoup", avait-il ajouté avec un sourire.
Pour Le Quotidien d'Oran, évoquant les 80 jours d'hospitalisation du chef d'Etat algérien au printemps dernier pour soigner un AVC, "par son choix de se faire hospitaliser en France, l'actuel président (Abdelaziz Bouteflika) nous a affaiblis"."Aujourd'hui quand on se fait insulter, on ne peut officiellement que grimacer", poursuit le quotidien privé francophone dans un éditorial.
L'un des commentateurs du Soir d'Algérie est du même avis soulignant que "l'homme faible à la tête d'un Etat faible a attiré sur nous les rires sardoniques des hyènes"."Quand tu offres toi-même le paillasson, ne sois pas étonné qu'on s'essuie les pieds dessus", titre-t-il.
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