Le Premier ministre somalien Omar Abdirashid Sharmarke a annoncé publiquement mardi avoir démissionné de ses fonctions pour mettre fin aux divisions actuelles à la tête du gouvernement de transition somalien (TFG).
"Je démissionne de mes fonctions de Premier ministre du TFG, étant dans l'incapacité de travailler avec le président" du TFG Cheikh Sharif Ahmed, a annoncé M. Sharmarke à des députés à Mogadiscio.
"J'ai pris cette décision dans l'intérêt de la Nation et à un moment critique", a-t-il expliqué, souhaitant au TFG qu'il "trouve une solution à la crise dans le pays et ramène la paix et la normalité".
Le Premier ministre démissionnaire a également demandé à tous les ministres de son gouvernement "de travailler avec le président et le parlement somalien".
Le TFG, dont l'autorité dans le pays se limite à quelques quartiers de Mogadiscio face aux insurgés islamistes shebab, est paralysé depuis plusieurs semaines par de profondes divisions entre M. Sharmarke et le chef de l'Etat.
Ces divisions se focalisaient autour de trois principaux sujets: la future Constitution, la sécurité, et la fin de la période de transition, avait expliqué M. Sharmarke dimanche à l'AFP.
"Ce n'est une secret pour personne que nous ne nous rencontrons plus", avait-il reconnu, à propos de ses relations avec le président Sharif.
L'ONU et l'Union africaine (UA) s'étaient récemment inquiétées de ces divisions à la tête de l'exécutif somalien, qui affaiblissent encore un peu plus un gouvernement soutenu à bout de bras par la communauté internationale.
Cette démission intervient une dizaine de jours après une violente offensive des shebab à Mogadiscio, qui a vu la déroute des forces pro-gouvernementales.
Seule la présence de 7.200 soldats ougandais et burundais de la force de paix de l'Union africaine (Amisom) a permis de contenir cette attaque, et la situation demeure très précaire dans la capitale somalienne, où les combats sont quotidiens.
Le président Sharif rend en particulier son Premier ministre responsable de la débandade des forces du TFG lors de l'offensive shebab.
Leur querelle porte également sur le projet de Constitution en cours de rédaction et ses modalités d'adoption, le président Sharif défendant une adoption par référendum, tandis que M. Sharmarke juge la tenue d'une telle consultation impossible étant donnée la situation sécuritaire et souhaite qu'elle soit ratifiée par le parlement.
Cette Constitution doit remplacer l'actuelle "Charte de transition" alors que le mandat du TFG s'achève en théorie en février prochain, plus de six ans après sa création courant 2004.
Depuis plusieurs jours, le parlement, avec à sa tête le très influent président Cheikh Aden Mohammed Nur Madobe, tentait de se réunir pour un vote de confiance au Premier ministre.
En mai, l'assemblée s'était déjà prononcée en faveur de la démission de M. Sharmarke, qui avait rejeté ce vote "anticonstitutionnel" et refusé de quitter ses fonctions.
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