Caricatures de Mahomet: mobilisation pour un Tunisien emprisonné

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Tunis (AFP)

Des dessinateurs d'une dizaine de pays dont le Français Plantu ont lancé mardi une campagne en ligne "100 dessins pour Jabeur" Mejri, un jeune Tunisien emprisonné depuis 2012 pour avoir diffusé des caricatures du prophète Mahomet.

La campagne intervient une dizaine de jours après l'adoption de la nouvelle Constitution tunisienne  garantissant la liberté de conscience et d'expression. 

"La Tunisie vient d'adopter sa nouvelle Constitution.Elle sera mise à l'honneur le 7 février prochain en présence de plusieurs dizaines de représentants officiels d'Etats et de royaumes étrangers" dont le président français François Hollande, indique le comité de soutien à Jabeur Mejri dans son communiqué. 

"Alors que dans ce texte fondateur, la liberté d'expression et de conscience sont présumées garanties, le maintien en détention de Jabeur Mejri est contraire à l'esprit et au texte de la Constitution", poursuit-il.

Dans le cadre de cette campagne, des dizaines de dessins ont été mis en ligne (100dessinspourjabeur.org) et nombre d'entre eux visent le président tunisien Moncef Marzouki qui n'a pas exercé son pouvoir de gracier le jeune homme.

Le dessin du Français Large montre ainsi une guillotine barrée du nom de Marzouki décapitant un crayon.

La Tunisienne "Willis from Tunis" a croqué le chef de l'Etat puni, devant écrire au tableau noir "Je dois sortir les innocents de prison et y mettre les criminels et non l'inverse".

Jeune chômeur de Mahdia (150 km au sud de Tunis), Jabeur Mejri purge une peine de sept ans et demi de prison pour avoir diffusé sur internet des textes et dessins considérés comme insultant pour l'islam.Le code pénal ne réprimant pas le blasphème, il a été condamné notamment pour trouble à l'ordre public.

Son ami Ghazi Beji, condamné à la même peine pour ces faits, a fui la Tunisie et a obtenu l'asile en France au terme d'un long périple à travers le Maghreb et l'Europe.

Le président Marzouki a à plusieurs reprises indiqué vouloir libérer Jabeur mais affirmé ne pas pouvoir le faire tant que la Tunisie était confrontée à l'essor de groupes jihadistes.

"Il y a des tensions énormes, il y a ce combat contre le terrorisme, je ne veux pas que cette libération puisse soulever des débats.Mais je vais le libérer, je cherche simplement la bonne fenêtre de lancement à la fois pour sa sécurité et la sécurité du pays", avait-il affirmé en novembre à Paris.

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