Des équipes spécialisées menaient mercredi d'intenses recherches sur le site du crash d'un avion militaire ayant fait 77 morts dans l'est de l'Algérie pour tenter d'élucider les circonstances de la chute de l'appareil.
Une unité spéciale venue d'Alger a été dépêchée très tôt dans la matinée sur les lieux du crash, a indiqué la radio publique francophone.
"Des renforts de secouristes et des équipes cynophiles ont commencé les fouilles", conduites sur place par le directeur général de la protection civile le colonel Mustapha Lahbiri, a déclaré à l'AFP un journaliste qui a pu se rendre près du point d'impact.
Ils ont dû parcouru à pied 6 km avant d'atteindre l'avion qui s'est écrasé mardi dans une zone montagneuse, difficile d'accès.
"La boîte noire n'a pas encore été retrouvée.Les corps des victimes ont été transférés à l'hôpital militaire de Constantine", a déclaré à la mi-journée le colonel Lahbiri.
L'avion, un Hercules C-130, qui assurait la liaison entre la ville Tamanrasset (2.000 km au sud d'Alger) et Constantine (450 km à l'est d'Alger), s'est écrasé alors qu'il survolait le mont Fortas dans la région d'Oum El Bouaghi (500 km à l'est d'Alger) vers midi (11H00 GMT) et était en phase de préparation de man�?uvres pour l'atterrissage.
Selon un spécialiste, ancien contrôleur aérien, interrogé par le quotidien francophone El-Watan, Kaddouche Maâmar, "l'aéroport de Constantine est l'un des plus difficiles dans le monde en raison du relief qui l'entoure et de sa piste".L'expert n'avance aucune explication aux causes du drame mais souligne que, malgré l'énorme fiabilité du Hercules, "nous ne pouvons jamais éliminer tous les risques liés à un crash pour arriver à un risque zéro".
Selon le journal El Khabar, le commandant de bord a tenté d'effectuer un atterrissage d'urgence à la base aérienne d'Oum El Bouaghi quelques minutes avant le crash."Il a pu entrer en contact avec la tour de contrôle pour demander de se poser en urgence mais quelques minutes après, l'appareil s'est écrasé", a précisé une source sécuritaire, citée par le quotidien arabophone.
L'avion transportait des militaires, des familles de militaires et quatre membres de l'équipage.
Soixante dix-sept personnes ont péri et une autre a été grièvement blessée dans le crash, selon un bilan définitif établi mardi soir par le ministère de la Défense.Le survivant, qui souffre d'un traumatisme crânien, a été transporté à l'aéroport militaire de Constantine, a indiqué la protection civile.
Le dernier corps a été retrouvé mercredi à 02H00 (01H GMT), a précisé le journaliste."Des cahiers d'écoliers et des sacs marins militaires étaient également visibles sur le lieu du crash", le plus meurtrier dans l'histoire de l'aviation militaire algérienne, a-t-il ajouté.
"Les conditions météorologiques très défavorables avec un orage accompagné de chutes de neige seraient à l'origine de ce crash", selon le ministère de la Défense.
Les premières images diffusées par la télévision d'�?tat montraient l'avant de l'avion militaire calciné dans un paysage montagneux et enneigé, à 1.500 m d'altitude.
Le président Abdelaziz Bouteflika a décrété un deuil national de trois jours à compter de mercredi à la suite de cette "douloureuse" épreuve pour le peuple algérien qui vient "de perdre quelques-uns de ses braves et fidèles enfants", a-t-il dit dans un message adressé aux Algériens.Il a nommé une commission d'enquête qu'il a dépêchée sur les lieux pour déterminer les causes et les circonstances exactes de la chute tragique de l'appareil.
Il s'agit de la catastrophe aérienne la plus meurtrière en Algérie depuis le crash d'un avion de la compagnie nationale Air Algérie peu après son décollage de l'aéroport de Tamanrasset le 6 mars 2003, qui avait fait 102 morts et un blessé.
En 2003, un Hercules C-130 de l'armée s'était écrasé sur un quartier résidentiel à Boufarik (banlieue d'Alger), faisant 20 morts -les quatre membres de l'équipage, huit passagers et huit personnes au sol suite à l'effondrement d'une habitation.
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