Un dirigeant d'un syndicat d'enseignants, Ismaël Salifou, a été écroué vendredi à la prison civile de Niamey, après avoir accordé en janvier un entretien à la radio privée Anfani, ont indiqué samedi des sources concordantes.
"Notre camarade a été déféré hier (vendredi) à la prison civile de Niamey où il a passé sa première nuit", a indiqué à la presse Jariri Labo Saïdou, un dirigeant du Cadre permanent de réflexion et d'action des syndicats de l'enseignement (CPRASE) auquel appartient M. Salifou.
M. Salifou avait été remis en liberté jeudi en même temps que les trois journalistes de la radio Anfani par le procureur après 24 heures de garde-à-vue à la police. Tous les quatre avaient été arrêtés mercredi à la suite d'un entretien accordé par le syndicaliste à la radio en janvier.
"Le procureur n'a retenu aucune charge contre les journalistes mais a demandé au syndicaliste, également libéré, de se présenter vendredi au parquet", d'où il a été placé sous mandat de dépôt, a précisé à l'AFP Boubacar Diallo, le président de la Maison de la presse.
Le CPRASE a confirmé l'interpellation de son militant à la suite d'un entretien sur la radio Anfani, sans préciser le chef d'accusation.
L'entretien portait sur un bras de fer opposant ce syndicat à un responsable de l'éducation de Zinder (centre du pays), a souligné ce syndicat.
Selon la radio Anfani, M. Salifou "a été placé sous mandat de dépôt vendredi pour +propagande ethno-régionaliste+".
"C'est un coup dur pour la démocratie et la liberté d'expression", a commenté Jariri Labo Saïdou.
La tension politique est montée d'un cran ces dernières semaines avec l'annonce vendredi par les deux plus importants partis d'opposition qu'ils allaient porter plainte contre le ministre de l'Intérieur Hassoumi Massaoudou. Ce dernier avait accusé leurs leaders d'incitation à la "haine ethnique" et "d'appeler ouvertement à l'interruption du processus démocratique, du mandat démocratique régulier par l'intervention armée".
Neuf journalistes, un opposant reconnu au pouvoir en place, un membre d'une ONG de défense des droits de l'Homme et un dirigeant syndical, ont été arrêtés puis libérés depuis le 25 janvier à Niamey.
Lors d'un point de presse en janvier, le ministre de la Justice, Marou Amadou, avait annoncé que ses services allaient poursuivre "cinq" cas "d'appels à la haine ethnique, à l'insurrection et au coup d'Etat" proférés sur des médias locaux.
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