Algérie: Bouteflika dénonce des tentatives de déstabilisation

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Alger (AFP)

Le chef d'Etat algérien Abdelaziz Bouteflika est monté au créneau mardi pour dénoncer des tentatives de "déstabilisation" visant la présidence et l'armée qui font croire, selon lui, que l'institution militaire est en proie à des divisions, à deux moix de la présidentielle.

Cette déclaration intervient alors que l'armée, qui joue un rôle majeur en Algérie, se déchire par médias interposés sur un soutien à un quatrième mandat de M. Bouteflika.

"Les conflits fictifs (...) entre les structures de l'Armée nationale populaire (ANP) relèvent d'un processus de déstabilisation bien élaboré par tous ceux que le poids de l'Algérie et son rôle dans la région dérangent", a affirmé M. Bouteflika, cité par l'agence de presse APS.

Pour le chef de l'Etat "ce processus peut, malheureusement, être favorisé par le comportement irresponsable des uns et le manque de maturité des autres, sous l'influence des différents volets de la guerre médiatique menée présentement contre l'Algérie, la présidence de la République, l'ANP et le Département du renseignement de la sécurité" (DRS, qui dépend de l'armée).

M. Bouteflika, 76 ans, n'a toujours pas annoncé s'il se présentait à la présidentielle du 17 avril, mais le patron du Front de libération nationale (FLN, majoritaire à l'Assemblée), Amar Saïdani, répète que le président est le candidat de son parti.

M. Saïdani a en outre accusé le patron du DRS, le tout puissant général Mohamed Médiene dit Toufik, d'être hostile à un nouveau quinquennat de M. Bouteflika.

La guerre feutrée autour du maintien au pouvoir de M. Bouteflika depuis son retour de 80 jours d'hospitalisation en France pour un AVC en 2013, a pris un tour spectaculaire après les accusations de M. Saïdani.

D'anciens hauts responsables militaires et d'ex-ministres se sont relayés dans les journaux pour défendre le DRS. 

Parmi eux, le général à la retraite Hocine Benhadid a même appelé M. Bouteflika à partir "dignement", s'en prenant particulièrement à son frère, Saïd Bouteflika, ainsi qu'à un autre membre du clan présidentiel, le chef d'Etat-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah. 

Mais mardi, M. Bouteflika a battu en brèche la thèse selon laquelle un conflit oppose le général Toufik au général Gaïd Salah autour de son maintien au pouvoir.

 

 - 'Soit-disant conflits' -

M. Bouteflika a estimé que "des efforts soutenus" étaient "déployés pour créer la confusion et générer la peur, ressasser la thèse des soi-disant conflits (...) entre la présidence et d'autres institutions, au sein du ministère de la Défense nationale et entre des composantes de l'Armée".

"Le DRS, en tant que partie intégrante de l'Armée nationale populaire (ANP), doit continuer à exécuter ses missions et attributions", a-t-il encore indiqué à l'occasion de la commémoration de la journée nationale du chahid (martyr).

Le président avait déjà mis en garde mardi dernier contre toute tentative visant à "porter atteinte" à l'unité de l'armée.

En septembre, il avait placé trois services névralgiques de l'armée, auparavant chapeautés par le DRS, sous l'autorité directe du général Gaïd Salah, également vice-ministre de la Défense.Et début février, il avait mis à la retraite un proche du général Toufik, autant de décisions qui avaient alors été interprétées comme une volonté du président de réduire l'influence du DRS. 

S'agissant de la présidentielle, M. Bouteflika a appelé à "une compétition loyale et sereine", une "confrontation de projets de société censés répondre aux attentes légitimes des citoyens".Mais il n'a pas dit un mot laissant entendre qu'il y prendrait part ou non.

Plus de 80 candidats, dont de vieux routiers de la vie politique dont un ex-Premier ministre de M. Bouteflika, Ali Benflis, ont annoncé leur intention de se porter candidat au scrutin.

Ils ont jusqu'au 4 mars pour se présenter officiellement et ensuite, le conseil constitutionnel a dix jours pour annoncer la liste des candidats retenus. 

Depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962, tous les présidents ont été élus avec le soutien de l'institution militaire, selon des analystes.

 

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