Le président nigérian a suspendu jeudi le gouverneur de la Banque centrale pour "imprudence" en matière financière après que M. Lamido Sanusi a accusé la société pétrolière nationale d'avoir détourné 20 milliards de dollars (14,5 milliards d'euros) de fonds publics.
M. Sanusi, dont le mandat expire en juin, est au coeur d'une controverse depuis qu'il a accusé la société pétrolière nationale nigériane (NNPC) de corruption et de mauvaise gestion.
Selon un communiqué publié par le cabinet du président Goodluck Jonathan, "le mandat de Sanusi a été marqué par plusieurs imprudences et des manquements en matière de finance".
Le communiqué de la présidence annonce "la suspension immédiate" de M. Sanusi, remplacé au poste de gouverneur de la Banque Centrale du Nigeria par Sarah Alade, l'une de ses adjointes.
M. Sanusi a dénoncé une perte d'environ 20 milliards de dollars pour le Nigeria entre janvier 2012 et juillet 2013, en partie à cause du paiement douteux de subventions sur le kérosène par le NNPC.
Le NNPC, critiqué depuis longtemps pour être un nid de corruption, a même été qualifié cette semaine, en une d'un grand magazine, de "poubelle du Nigeria".
La société a répondu aux accusations de M. Sanusi, rétorquant qu'il ne maîtrisait pas tous les rouages de l'industrie pétrolière.
Le travail effectué par M. Sanusi depuis le début de son mandat à la tête de la banque centrale du pays le plus peuplé d'Afrique et premier producteur de pétrole du continent a été applaudi par les analystes financiers nigérians et étrangers.
M. Sanusi a notamment remis de l'ordre dans le secteur bancaire du pays, très corrompu, qui était au bord de l'implosion au lendemain du la crise financière mondiale, en 2008.
Il a également été félicité pour les mesures qu'il a prises pour protéger la monnaie nigériane, le naira, même si celle-ci a chuté face au dollar ces dernières semaines.
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