Les corps de cinq militaires ont été découverts dimanche soir dans deux fosses près de Bamako dans le cadre de l'enquête sur la mort de soldats restés fidèles au président malien Amadou Toumani Toure renversé en 2012, a-t-on appris de sources judiciaire et proche des enquêteurs.
"Nous informons de la découverte dimanche par une équipe conduite par le juge d'instruction Yaya Karembé de deux fosses communes contenant cinq corps de militaires", a déclaré à l'AFP une source judiciaire malienne qui a assisté à la découverte des corps.
Les militaires avaient les mains liées dans le dos et dans une fosse "il y avait également des têtes de caïmans morts", a-t-on ajouté de même source.
La découverte a eu lieu dans le cadre de l'enquête sur la mort de parachutistes restés fidèles au président Toure après le coup d'Etat militaire de mars 2012 qui a précipité le Mali dans le chaos.
Ces parachutistes, dits "bérets rouges", avaient été arrêtés à la suite d'une tentative de contre-coup d'état en avril 2012 et leurs familles sont ensuite restées sans nouvelles d'eux.
"L'enquête avance, il y a eu des aveux, ce qui permet d'aller vite dans les investigations", a déclaré une source proche des enquêteurs.
Début décembre 2013 déjà, la justice avait découvert près du camp militaire de Kati, siège de l'ex-junte, un charnier contenant les corps de 21 militaires.Des analyses sont en cours pour confirmer qu'il s'agit bien de "bérets rouges".
Du côté des putschistes de mars 2012, une vingtaine de militaires, dont le chef de l'ex-junte, le capitaine Amadou Sanogo, promu ensuite général, ainsi que l'ancien ministre de la Défense Yamoussa Camara, ont été arrêtés l'an dernier.
Dans les mois qui ont suivi le coup d'Etat, les hommes de Sanogo se sont rendus coupables de nombreuses violences contre des militaires considérés comme fidèles au président renversé, ainsi que contre des hommes politiques, des journalistes et des membres de la société civile.
Le coup d'Etat avait précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes islamistes armés, qui ont occupé cette région pendant neuf mois avant d'en être en partie chassés par une intervention militaire internationale lancée par la France en janvier 2013 et toujours en cours.
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