Mali: les otages "vus en vie", la France prête à discuter

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BAMAKO (AFP)

 Les sept otages, dont cinq Français, enlevés il y a une dizaine de jours au Niger par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ont été vus, "tous en vie", selon une source malienne impliquée dans les négociations pour la libération des otages.

Paris s'est dit prêt de son côté à engager des discussions avec les islamistes tandis que les responsables des armées du Sahel se sont réunis en Algérie pour relancer leur coopération anti-Aqmi.

Dans la nuit du 15 au 16 septembre, les cinq Français, un Togolais et un Malgache, pour la plupart collaborateurs des sociétés françaises Areva, géant du nucléaire, et Satom, filiale du groupe Vinci, avaient été enlevés à leur domicile à Arlit, dans le nord du Niger.Le rapt a été revendiqué par Aqmi.

"J'ai vu les otages, ils sont tous en vie", a déclaré à l'AFP le responsable malien qui a demandé l'anonymat.

 Aucun détail n'a été donné par ce négociateur sur cette rencontre avec les otages et leurs ravisseurs.

 "Il faut un maximum de discrétion.C'est pour rassurer les familles que nous donnons l'information, mais ne nous demandez pas plus", a ajouté la même source.

Cette déclaration vient confirmer des informations données dimanche par la présidence française sur le sort des otages détenus dans le désert aux confins de l'Algérie et du Mali.

"Nous avons toutes les raisons de penser que les otages sont en vie", avait affirmé dimanche l'Elysée."Les pourparlers ne sont pas engagés mais nous sommes ouverts à toute conversation.Nous sommes prêts à discuter avec les ravisseurs", a-t-on ajouté de même source.

Interrogée par l'AFP depuis Bamako, une source malienne proche du dossier a aussi affirmé dimanche que "les sept otages enlevés au Niger et transférés entre les déserts malien et algérien sont en vie, nous avons donné l'information à la France".

"Les otages sont détenus entre les déserts malien et algérien, dans une zone communément appelée le Timétrine", une région de collines désertiques du nord-est du Mali, à une centaine de km de la frontière algérienne, a-t-elle ajouté.Cette information a été confirmée par la présidence française.

Vendredi, le chef d'état-major des armées françaises Edouard Guillaud avait indiqué que la France était prête à "engager le contact à tout moment" avec Aqmi, tout en assurant qu'une opération militaire n'était pas à l'ordre du jour.

Quelque 80 soldats français ont été envoyés à Niamey et se relaient pour mener des vols de reconnaissance.

"Nous travaillons avec la France pour trouver une solution, mais nous avons clairement affirmé à nos interlocuteurs que nous ne voulons pas de troupes françaises, américaines, en tout cas occidentales, sur notre sol", a indiqué dimanche une autre source malienne.

Ces derniers développements coïncident avec la réunion, dimanche à Tamanrasset, dans le sud de l'Algérie, des chefs d'Etat-major des pays du Sahel où opère Aqmi (Algérie, Mauritanie, Mali et Niger).

Ils ont échangé des informations devant permettre la "concrétisation" d'une stratégie commune de lutte contre le terrorisme, selon l'agence de presse algérienne APS.

Le chef d'état-major de l'armée algérienne, le général Ahmed Gaïd Salah, a appelé les pays du Sahel à "respecter leurs engagements et à passer à l'action" sur le terrain dans la lutte contre le terrorisme.

Alger a créé un poste de commandement régional à Tamanrasset pour coordonner les activités anti-Aqmi mais il n'y a pour l'instant pas eu d'opérations communes connues aux quatre armées.

Un délégué malien a assuré que la rencontre déboucherait sur des actions.

"C'est un nouveau départ.(...) Cette fois-ci, si chacun respecte ses engagements, cela va aller.Nous allons mener des opérations militaires communes sur le terrain," a-t-il déclaré à l'AFP.

"Nous avons choisi des endroits où nos troupes vont se mettrent ensemble pour combattre le terrorisme.Les choses vont je crois bouger", a-t-il ajouté.

Les autorités maliennes ont été accusées dans le passé de "laxisme" par Alger et Nouakchott.Bamako avait relâché au début de l'année des prisonniers islamistes en échange de la libération d'un otage français, Pierre Camatte.

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