Des hommes armés soupçonnés d'appartenir au groupe islamiste Boko Haram ont attaqué vendredi une caserne située dans la ville nigériane de Maiduguri (nord-est), entraînant une riposte des soldats se trouvant à l'intérieur, ont indiqué des habitants.
Les membres présumés de Boko Haram ont pris d'assaut le quartier de Fauri à Maiduguri, fief de Boko Haram, ouvert le feu et lancé des explosifs sur la caserne de Giwa, entraînant une vive riposte des militaires se trouvant à l'intérieur, selon les témoins.
Aucun bilan de cette attaque n'a pu être obtenu dans l'immédiat
Le groupe armé a lancé son attaque sur le quartier après avoir traversé une rivière bordant la ville.
Selon un journaliste de l'AFP qui se trouvait à proximité de la caserne, les tirs ont commencé peu après 07H00 locale (06H00 GMT).
On ignore pour l'instant si les assaillants ont pu pénétrer dans la caserne, après avoir lancé leurs engins explosifs sur le campement, a indiqué ce journaliste précisant qu'il pouvait voir une fumée s'échapper des baraquements quelques heures après l'assaut.
Les assaillants "étaient nombreux", a raconté un habitant Dauda Mahmud.
"Le bruit des explosions et des tirs pouvait être entendu à travers la ville (...) Cela fait longtemps que nous n'avions pas entendu des explosions aussi intenses dans la ville", a dit un autre habitant qui a requis l'anonymat.
Des étudiants à l'université de Maiduguri ont également indiqué avoir entendu des tirs soutenus durant la matinée.
Le campus universitaire se trouve près de la caserne, mais on ignore s'il était également visé par les assaillants.
"Il y a eu plusieurs explosions assourdissantes et des coups de feu continus depuis une heure" a déclaré Mercy Bitrus, une étudiante.
"Les combats ont lieu près de la caserne de Giwa, très proche de nous, sans aucun doute", a-t-elle ajouté.
Les établissements scolaires et universitaires ont souvent été pris pour cible par Boko Haram, dont le nom signifie "l'éducation occidentale est pêché" en langue haoussa.
Les responsables de l'armée pour l'Etat de Borno, dont Maiduguri est la capitale, n'ont pas donné suite aux nombreux appels de l'AFP.
L'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW) a estimé vendredi que Boko Haram avait déjà mené 40 attaques en 2014, faisant déjà 700 morts.
Ces violences secouent surtout le Nord Est, fief historique de la secte extrémiste.
Cette région est sous le coup d'un état d'urgence depuis mai dernier, quand l'armée nigériane a lancé une offensive de grande envergure afin de mettre un terme à l'insurrection islamiste qui dure depuis 2009, mais l'efficacité de cette opération a depuis été remise en question.
Selon HRW, qui se base sur des chiffres des Nations Unies, près de 300.000 habitants du Nord-Est ont déjà fui les violences depuis l'instauration de l'état d'urgence.
"Même si le gouvernement ne peut pas stopper les attaques, le minimum qu'il puisse faire est de porter assistance aux populations dévastées" par ces violences, a déclaré Daniel Bekele, le directeur Afrique de HRW, dans un communiqué.
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