Le mandat d'arrêt international visant depuis mi-2012 Teodorin Obiang, fils du président équato-guinéen, a été levé par les juges français instruisant l'affaire dite des biens mal acquis, a-t-on appris lundi de source judiciaire.
Cette levée fait suite à la mise en examen le 18 mars de Teodorin Obiang, par ailleurs vice-président de Guinée équatoriale, pour blanchiment de détournement de fonds publics, d'abus de biens sociaux et d'abus de confiance.
Les magistrats avaient lancé à l'été 2012 ce mandat d'arrêt après son refus de répondre à une convocation.Il avait invoqué son statut de vice-président, qui octroie à ses yeux une immunité de juridiction.
Des magistrats financiers enquêtent depuis décembre 2010 sur les conditions dans lesquelles trois chefs d'�?tat africains - Denis Sassou Nguesso du Congo, Teodoro Obiang de Guinée équatoriale et le défunt président gabonais Omar Bongo - ont acquis un important patrimoine immobilier et mobilier en France.
Cette mise en examen de Teodorin Obiang lui avait été notifiée lors d'une audition organisée par visioconférence. Il a refusé de répondre à des questions sur le fond du dossier, invoquant là aussi l'immunité dont il juge bénéficier en tant que vice-président.
Selon un de ses avocats, Emmanuel Marsigny, sur cette même base de l'immunité, Teodorin Obiang entend désormais saisir la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris d'une "requête sur la légalité de cette mise en examen".
Autre conseil du vice-président équato-guinéen, Jean-Louis Viala a expliqué avoir obtenu l'accord de son client pour une commission rogatoire internationale afin de mener cette audition et qu'en conséquence "le mandat d'arrêt avait été levé conformément à l'engagement des juges".
Lors de leur enquête visant la fortune Obiang, les juges avaient notamment saisi en juillet 2012 un hôtel particulier de six étages, avenue Foch, dans le très bourgeois XVIe arrondissement de Paris, d'une valeur de 100 à 150 millions d'euros.
Dans ce somptueux bâtiment de plusieurs milliers de mètres carrés accueillant notamment une boîte de nuit et un salon de coiffure, les juges avaient déjà saisi 200 m3 de biens de très grande valeur en février 2012, lors d'une perquisition hors normes qui avait duré dix jours et nécessité plusieurs camions.
La mise en examen de Teodorin Obiang "rend le procès non seulement possible, mais légitime car contradictoire.Il est réaliste d'imaginer maintenant qu'il se tienne à un horizon relativement bref", avait réagi l'avocat William Bourdon, président de Sherpa, l'ONG à l'origine de l'enquête.
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