Une cinquantaine de députés de l'opposition se sont opposés jeudi à Kinshasa à "toute initiative" qui permettrait au président Joseph Kabila de rester au pouvoir "au-delà de 2016", le terme de son deuxième et dernier mandat, selon la constitution.
La quarantaine d'élus de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), premier parti d'opposition, et ceux d'une dizaine de petits partis "s'insurgent contre toute initiative tendant à maintenir Monsieur Kabila au-delà de 2016", a déclaré l'élu UDPS Samy Badibanga au parlement congolais.
Joseph Kabila est arrivé au pouvoir en 2001, remplaçant son père Laurent-Désiré, assassiné.Il a été élu en 2006, et réélu en 2011, après un scrutin contesté.
Selon l'article 220 de la Constitution, il n'a droit qu'à deux mandats.Cependant, plusieurs groupes d'opposants accusent la Majorité présidentielle de vouloir modifier la Constitution pour lui permettre un troisième mandat.
Les élus UDPS et ses alliés -soit 10% des députés- "exigent le respect des échéances, de la durée et du nombre des mandats dans l'organisation des élections et ce conformément aux dispositions pertinentes reprises à l'article 220 de la Constitution", a souligné M. Badibanga.
Mais "au lieu de préparer l'alternance démocratique dans le respect des règles de l'art", le pouvoir "fait de la résistance et voudrait expérimenter des formules périlleuses qui ont valeur d'usine à gaz", a-t-il ajouté.
La Majorité présidentielle a indiqué vendredi qu'elle envisageait "sérieusement" un référendum pour modifier la Constitution pour changer le mode de scrutin des élections provinciales censées avoir lieu en 2015, tout en niant la moindre volonté de "comploter [...] contre la Constitution".
Cela servira de prétexte à une révision constitutionnelle plus large destinée à permettre au président Kabila de se maintenir au pouvoir, a déclaré mercredi à l'AFP Vital Kamerhe, chef de l'Union pour la nation congolaise (UNC), ex-meilleur allié de M. Kabila arrivé troisième à la présidentielle.
Les députés de l'UDPS et ses alliés "rejettent" aussi "toute idée d'organiser les élections provinciales au scrutin indirect", estimant qu'à terme l'objectif est de faire "élire le président de la république au scrutin indirect, d'instaurer un septennat et d'établir un système des mandats illimités".
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