Le résultat de l'élection présidentielle doit être proclamé vendredi en Algérie où les partisans d'Abdelaziz Bouteflika ont d'ores et déjà commencé à célébrer la victoire du président sortant, qui a brigué un nouveau mandat à l'âge de 77 ans en dépit de ses ennuis de santé.
Le ministre de l'Intérieur, Tayeb Bélaïz doit annoncer le résultat lors d'une conférence de presse prévue vendredi après-midi, avant sa confirmation dans une semaine par le Conseil constitutionnel qui doit entretemps examiner d'éventuels recours.
Mais l'issue ne faisait plus aucun doute vendredi matin même si le président sortant partait grand favori face à ses cinq adversaires dont son ancien Premier ministre Ali Benflis qui rêvait d'une revanche après l'humiliation de 2004 où il n'avait récolté que 6% des suffrages.
M. Benflis a d'ailleurs quasiment pris acte de sa défaite en dénonçant jeudi soir une "fraude à grande échelle" qui "a eu raison de la libre expression et du choix souverain du peuple algérien", prévenant qu'il ne reconnaîtrait pas les résultats découlant d'une "entreprise frauduleuse".
Il doit tenir une conférence de presse après l'annonce officielle des résultats mais aucun observateur ne croyait à l'hypothèse d'une mobilisation de la rue face à des forces de l'ordre déterminées à étouffer dans l'oeuf toute velléité de contestation.Plus de 260.000 policiers et gendarmes ont été déployés pour la sécurité du scrutin émaillé de violences en Kabylie qui ont fait 70 blessés.
Les partisans de M. Bouteflika ont investi les rues d'Alger dès la fermeture des bureaux de vote jeudi soir, pour célébrer la victoire de leur champion, à coups de klaxons, de chants et d'engins pyrotechniques tirés jusque tard dans la nuit au centre de la capitale.
La presse aussi, dont une partie avait laissé croire à une élection non jouée d'avance en faveur du président sortant, devait constater dans son ensemble la victoire de M. Bouteflika dont il ne restait plus qu'à connaître l'ampleur.Il a été élu à 74% en 1999, 86% en 2004 et 90% en 2009.
"Un quatrième mandat Bouteflika", titrait le quotidien El Khabar avec une photo du président en fauteuil roulant, poussé par un professeur de médecine selon la presse.
- "Chantage à la peur" -
M. Bouteflika est arrivé au bureau de vote, dans une école d'El Biar, entouré de ses frères, dont Saïd, à qui l'on prête d'immenses pouvoirs.
"Bouteflika président majoritaire", écrivait Ach-Chouroq en estimant que "les Algériens ont voté pour la sécurité et la stabilité" thème principal des émissaires électoraux du chef de l'Etat qui n'a pas pu mener campagne en personne en raison de son handicap.
El Watan regrettait d'ailleurs "le chantage à la peur" exercé par le staff de M. Bouteflika qui n'a pas arrêté d'agiter le souvenir de la guerre civile des années 90 qui a fait 200.000 morts.Avant une réconcilation nationale mise en oeuvre par M. Bouteflika.
Son directeur de cabinet a évoqué le risque d'ouvrir de nouveau "les portes de l'enfer" si le résultat devait être contesté et le chef de l'état-major de l'armée, le général Ahmed Gand-Salah, est monté au créneau pour mettre en garde contre d'éventuels troubles.
En définitive, remarquait El Watan, l'abstention est devenue "le plus grand parti du pays" et "cette élection du 17 avril restera dans l'Histoire comme le scrutin de l'absurde". Le taux de participation s'est établi à 51,7 %, en net recul par rapport à celui de 74% en 2009.
Le plus faible taux de participation a été enregistré en Kabylie (autour de 25%) et dans la capitale, où les Algérois ont été seulement 37% à voter.
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