Le Soudan a demandé jeudi qu'une enquête soit menée sur l'"assassinat" de ses ressortissants à Bentiu, une cité pétrolière du nord du Soudan du Sud, où l'ONU a accusé les rebelles d'avoir tué des centaines de civils.
"Le ministère des Affaires étrangères condamne l'assassinat de citoyens soudanais à Bentiu et demande qu'une enquête soit menée d'urgence", a indiqué l'agence officielle SUNA.
La Mission de l'ONU au Soudan du Sud (Minuss) a affirmé lundi qu'aussi bien des Soudanais - certains de la région du Darfour - que des Sud-Soudanais ont été tués "dans des assassinats ciblés" après la prise de Bentiu, la capitale de l'Etat de l'Unité riche en pétrole, par des rebelles.
Les combats qui opposent depuis la mi-décembre les troupes loyales au président sud-soudanais Salva Kiir à celles fidèles à son ancien vice-président Riek Machar, se sont accompagnés d'exactions et de massacres de civils, sur des critères ethniques, imputables aux deux camps.
A la lutte de pouvoir entre MM.Kiir et Machar se greffent de vieux antagonismes entre peuples Dinka et Nuer, dont sont respectivement issus les deux hommes.
A Bentiu, des forces rebelles - essentiellement Nuer - qui venaient de s'emparer de la ville le 15 avril, ont séparé selon leur ethnie des civils réfugiés dans des édifices religieux et à l'hôpital et ont massacré des non-Nuer, dont plus de 200 dans une mosquée.
Le Soudan du Sud est devenu indépendant du Soudan il y a moins de trois ans.
La tueries de Bentiu semblent être l'un des plus amples massacres rapportés depuis le début du conflit, qui a chassé plus d'un million de Sud-Soudanais de chez eux.
Gouvernement et rebelles doivent reprendre d'ici fin avril à Addis Abeba des négociations destinées à trouver une solution politique durable au conflit, qui n'ont connu jusqu'ici aucune avancée.
Un cessez-le-feu signé le 23 janvier dans la capitale éthiopienne n'a jamais été appliqué et l'armée sud-soudanaise a affirmé mardi que d'intenses combats se poursuivaient dans les Etats pétroliers d'Unité et du Haut-Nil (nord-est), ainsi que dans le vaste Etat du Jonglei (est).
M. Kiir s'est rendu début avril à Khartoum pour s'entretenir avec le président Omar el-Béchir.
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