Le président du Soudan du Sud a accepté l'ouverture de négociations directes avec le chef de la rébellion sur l'application d'un cessez-le-feu et la formation d'un gouvernement de transition, a annoncé vendredi le chef de la diplomatie américaine John Kerry à Juba.
Le président Salva Kiir "est prêt à se rendre prochainement à Addis Abeba, probablement en début de semaine prochaine, afin d'engager une discussion avec le Premier ministre (éthiopien) et, nous l'espérons, avec Riek Machar", son ancien vice-président devenu chef des rebelles, a dit le secrétaire d'Etat américain à la presse.L'Ethiopie doit servir de médiateur.
M. Kerry a rappelé que Riek Machar avait auparavant déjà accepté une rencontre avec le président, mais qu'il s'entretiendrait à nouveau avec lui par téléphone plus tard dans la journée pour organiser des pourparlers face-à-face - les premiers, s'ils devaient se tenir, depuis le début du conflit il y a plus de quatre mois.
"On peut dire avec certitude que le président Kiir était très ouvert (...) à l'idée de prendre des mesures énergiques pour mettre fin à la violence, appliquer l'accord de cessez-le-feu (signé le 23 janvier mais jamais respecté) et commencer à collaborer avec respect à un gouvernement de transition", a déclaré M. Kerry.
"Cette rencontre de Riek Machar et du président Kiir est essentielle pour pouvoir réellement s'engager sérieusement sur la façon dont l'accord de cessez-le-feu sera une fois pour toutes réellement mis en oeuvre", a-t-il ajouté.
M. Kerry est arrivé vendredi à Juba - un déplacement non annoncé - pour faire pression sur les belligérants afin d'obtenir l'arrêt des hostilités.
La communauté internationale ne cesse de s'indigner - sans résultat jusqu'ici - des atrocités et crimes de guerre (massacres ethniques, viols, recrutement par milliers d'enfants-soldats...) commis par les forces gouvernementales et rebelles.
Des milliers de personnes ont déjà péri - probablement des dizaines de milliers, mais les bilans précis manquent -, tandis qu'au moins 1,2 million de Soudanais du Sud ont fui leurs foyers, dans ce pays parmi les plus pauvres de la planète.
Les camps de l'ONU à travers le pays abritent, dans des conditions épouvantables, plus de 78.000 civils craignant d'être massacrés s'ils se risquent à l'extérieur.
Les organisations humanitaires ont prévenu que le Soudan du Sud était au bord de la pire famine que l'Afrique ait connue depuis les années 1980.
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