Les journalistes centrafricains ont décrété mercredi "journée sans journaux" et organisé une marche pacifique à Bangui pour protester contre l'assassinat le 29 avril de deux des leurs, a constaté un correspondant de l'AFP.
Aucun titre n'a été publié mercredi et les radios privées comme d'Etat n'ont diffusé aucune information, à l'appel de l'Union des journalistes centrafricains (UJCA).
"Les journalistes centrafricains désapprouvent et dénoncent avec la dernière énergie l'assassinat odieux de nos confrères Désiré Sayenga et René Padou", a déclaré le président de l'UJCA Maka Gbossokotto, rendant "responsables et complices le gouvernement de transition et la communauté internationale".
A l'issue de la marche, le président du syndicat a été reçu par le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, Babacar Gaye.
Désiré Sayenga, rédacteur au journal Le Démocrate, et René Padou, qui collabore avec la radio Voix de la Grâce, avaient été blessés par balles et poignardés dans la nuit du 29 avril dernier à leurs domiciles.
M. Sayenga est décédé le lendemain de son agression, alors que M. Padou a succombé à ses blessures lundi.
Selon la police, les deux journalistes ont été victimes des violences qui ont éclaté le 29 au soir, après qu'un jeune musulman du PK5, dernière enclave musulmane de la ville, avait été tué et son corps mutilé.
Dans la soirée, les musulmans du quartier, par vengeance, ont attaqué plusieurs domiciles des quartiers chrétiens voisins du PK5 et des tirs nourris ont été entendus, poussant des centaines de personnes à fuir leurs maisons, selon la source policière.
La Centrafrique a sombré dans le chaos et les violences intercommunautaires, lorsque l'ex-rébellion Séléka, à majorité musulmane, a pris brièvement le pouvoir entre mars 2013 et janvier 2014 dans un pays composé à 80% de chrétiens, multipliant les exactions.
Des milices chrétiennes hostiles aux Séléka et plus généralement aux musulmans se sont formées, semant elles aussi la terreur parmi les civils.
Les massacres ont été les plus violents à Bangui, où plus de 90% des 60 à 80.000 musulmans qui y vivaient ont fui la capitale.
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