Le gouvernement du Niger et le géant français du nucléaire Areva ont annoncé lundi avoir signé, après dix-huit mois d'âpres négociations, l'accord renouvelant le contrat d'exploitation de deux mines d'uranium, en vigueur depuis des décennies.
Areva a accepté qu'une loi minière datant de 2006 soit appliquée à la Somaïr et la Cominak, les sociétés exploitant les mines dans le nord du Niger que le groupe français contrôle partiellement, ce qui constituait le principal point de désaccord entre les deux parties, indique un communiqué conjoint.
L'application de cette loi fera croître la taxation sur le minerai extrait de 5,5 à 12%.Par ailleurs, les deux sociétés seront exemptées de TVA, selon le communiqué.
"Areva et l'Etat du Niger sont parvenus à un accord équilibré et durable pour poursuivre leur partenariat historique", "dans le contexte d'un marché de l'uranium difficile", s'est réjoui Luc Oursel, le président du directoire d'Areva, présent à Niamey.
Cet accord, initialement prévu pour dix ans mais dont le communiqué ne mentionne pas la durée, "engage les partenaires sur le long terme" et "consacre la place majeure du Niger au sein de l'industrie mondiale de l'uranium", a-t-il souligné.
Omar Hamidou Tchiana, le ministre nigérien des Mines, a également souligné le côté "équilibré" du nouveau contrat, félicitant les négociateurs, "qui ont travaillé avec engagement depuis plusieurs mois" dans le "respect mutuel".
Areva et le Niger ont aussi annoncé un nouveau report de l'exploitation de l'énorme gisement d'Imouraren, dont la mise en exploitation "dépendra de l'amélioration des conditions de marché", les prix actuels de l'uranium ne permettant pas sa rentabilité.
"Un comité stratégique paritaire associant l'Etat du Niger et Areva sera mis en place afin d'analyser périodiquement" le marché et de "décider de la date de mise en exploitation d'Imouraren", poursuit ce texte, sans précision sur le calendrier.
Dans le cadre de cet accord arraché à l'issue d'un long bras-de-fer, Areva accepte également de financer un tronçon de la route dite "de l'uranium" dans le nord du Niger, pour 90 millions d'euros, ainsi qu'un programme de développement agricole pour 17 millions d'euros.
Le groupe français devra par ailleurs construire un nouveau siège social à Niamey regroupant "l'ensemble des sociétés nigériennes liées à ses activités", et privilégier la nomination de "directeurs généraux de nationalité nigérienne" aux conseils d'administration de la Somaïr et de la Cominak en "2014 et 2016".
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