Des négociations sous l'égide du gouvernement sud-africain doivent démarrer jeudi pour tenter de mettre fin à la longue grève qui affecte depuis janvier les trois principaux producteurs mondiaux de platine, a annoncé mercredi le ministère des Mines.
Un comité réunissant représentants des groupes miniers, des syndicats et du ministère des Finances va tenter de relancer le dialogue après l'échec des négociations menées par la justice du travail.
Le nouveau ministre des Mines, Ngoako Ramathlodi, en fonction depuis lundi, a indiqué avoir mis en place ce comité après avoir rencontré mercredi des responsables d'Anglo American Platinum (Amplats), Impala Platinum (Implats) et Lonmin, les trois groupes concernés.
"Nous n'avons d'autre choix que de trouver une solution amiable", a estimé le ministre dans un communiqué.
Plus tôt mercredi, il avait indiqué sur la radio 702 qu'il allait désormais "être impliqué" après l'échec des négociations menées par la CCMA (la commission paritaire chargée d'aider à la résolution des conflits sociaux) et la justice du travail.
Le syndicat Amcu a fait cesser le travail à quelque 80.000 employés des trois producteurs de platine.
Amcu réclame que le salaire de base des mineurs soit plus que doublé à 12.500 rands (880 euros) par mois, tandis que les trois géants miniers proposent d'arriver à une telle somme en trois ans, mais primes et avantages compris.
Après plusieurs semaines de dialogue de sourds, les discussions entre patronat et syndicat avaient repris le 21 mai sous l'égide d'un juge du tribunal du travail de Johannesburg, mais ont débouché en début de semaine sur un constat d'échec.
La grève du platine a été largement rendue responsable d'un recul de 0,6% du PIB sud-africain au 1er trimestre, par rapport aux trois mois précédents (en rythme annualisé, corrigé des variations saisonnières), premier recul depuis la récession de 2009.
Elle est longtemps restée relativement pacifique, mais une personne est morte dans des heurts avec la police en février, et la police a recensé six autres victimes depuis le début du mois.
Le syndicat national des mines NUM, rival d'Amcu et proche du pouvoir, s'est plaint dans un communiqué d'une escalade de la violence de la part du camp des grévistes, signalant que des cocktails molotov ont été jetés sur les maisons de deux de ses adhérents à Sefikile, près du site d'Union Mine, appartenant à Amplats, dans la nuit de mardi à mercredi.
Les violences et manoeuvres d'intimidation sont monnaie courante en Afrique du Sud, quelle que soit l'obédience syndicale.
Selon la police, deux mineurs d'Implats de 33 et 37 ans ont également été victimes d'agressions à l'arme blanche par des inconnus alors qu'ils se rendaient au travail mardi, qui leur ont occasionné de multiples blessures.
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