Le mari de la Soudanaise condamnée à mort pour apostasie a indiqué vendredi avoir pu rendre visite à son épouse et à son bébé né mardi en prison, soulignant que la mère et l'enfant se portaient bien.
Meriam Yahia Ibrahim Ishag, une chrétienne de 27 ans, avait été condamnée à mort le 15 mai en vertu de la loi islamique en vigueur au Soudan qui interdit les conversions, provoquant un tollé à l'étranger.
Elle avait accouché mardi à la prison pour femmes d'Omdurman, la ville jumelle de Khartoum.Son époux Daniel Wani, un ressortissant américain originaire du Soudan du Sud, avait alors dit n'avoir pas été autorisé à lui rendre visite.
Après des démarches auprès des autorités pénitentiaires, j'ai obtenu la permission de rendre visite à ma femme et ma fille "deux jours par semaine", a-t-il indiqué à l'AFP.
M. Wani, qui a leur a rendu visite jeudi, a indiqué que son épouse et le bébé étaient en "bonne santé".
Il a expliqué avoir essuyé un refus lorsqu'il avait demandé à ce que sa femme accouche à l'hôpital.
"Nous avons eu peur mais Dieu l'a protégée", a-t-il ajouté, précisant qu'il avait l'intention de lui rendre à nouveau visite vendredi.
"Nous vous avions donné trois jours pour abjurer votre foi mais vous avez insisté pour ne pas revenir vers l'islam.Je vous condamne à la peine de mort par pendaison", avait déclaré le 15 mai le juge Abbas Mohammed Al-Khalifa à l'adresse de la jeune femme.
"Je suis chrétienne et je n'ai jamais fait acte d'apostasie", avait-elle dit auparavant.
Selon Amnesty International, Mme Ishag a été élevée en tant que chrétienne orthodoxe, la religion de sa mère, car son père, un musulman, était absent pendant son enfance.
Durant son procès devant la cour criminelle de Haj Yousef, une banlieue de Khartoum où vivent de nombreux chrétiens, Mme Ishag avait également été condamnée à 100 coups de fouet pour "adultère".
Selon l'interprétation soudanaise de la charia, une musulmane ne peut épouser un non musulman, et toute union de ce type est considérée comme un "adultère".
L'un des avocats de Meriam Yahia Ibrahim Ishag, Mohannad Moustapha, a dit vendredi à l'AFP que le dossier aurait dû être examiné en appel mercredi mais que la procédure avait été retardée car des pièces manquaient.
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